Grøndhal campe ses romans au sein de la petite bourgeoisie danoise. Ses personnages sont au tournant de la cinquantaine et vivent, en l'espace de quelques jours, des événements ordinaires aux yeux de la majorité, mais qui sont des amorces à de profondes remises en question.

Les complémentaires ne fait pas exception: tout semble se passer sans anicroche entre David et Emma, époux satisfaits depuis près d'un quart de siècle, quand, un beau matin, David découvre une croix gammée sur sa boîte aux lettres.

C'est un moment douloureux pour cet avocat spécialiste en fusions et acquisitions. En allant se débarrasser de l'objet vandalisé, il se demande pourquoi il a toujours combattu ses origines juives.

De son côté, Emma, peintre anglaise, se remet à douter d'elle-même après avoir appris que sa fille Zoë organise le vernissage d'une de ses installations, le surlendemain. La veille, elle aura présenté à ses parents son nouvel amant, qui se révèle être un musulman pakistanais.

Cette histoire banale sera l'occasion de plongées dans les passés d'Emma et de David, qui viendront éclairer comment ils ont choisi de vivre ensemble, malgré toutes les apparences qui les séparaient.

C'est aussi un prétexte pour l'auteur de montrer les relectures qu'on se fait de sa vie pour s'accommoder du présent et envisager l'avenir.

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Les complémentaires, Jens Christian Grøndhal, Gallimard, 236 pages.