Robert Littell est surtout connu comme étant un spécialiste du roman d'espionnage, qui nous a donné quelques chefs-d'oeuvre du genre comme La Compagnie (2003) ou Légendes (2005).

Dans Une belle saloperie, il change de registre avec un superbe pastiche du roman noir américain dit hard-boiled, genre florissant dans les années 40 sous les plumes de Raymond Chandler ou de Dashiell Hammett. Lemuel Gunn, son (anti) héros, est, cas de figure oblige, un ancien agent de la CIA, un type sympathique et décontracté, recyclé en détective privé dans le Nevada où il a planté sa roulotte en compagnie de France-Marie, une pulpeuse Québécoise qui gère ses comptes et partage sa couche à l'occasion. Les ennuis commencent quand la belle Ornella Neppi, une garante de caution judiciaire, lui demande de retrouver un de ses clients qui a disparu en violant sa libération sous caution. Et voici Gunn plongé en pleine guerre de gangs mafieux, avec à la clef force bagarres, fusillades et un certain nombre de cadavres embarrassants. Un récit d'action riche en références, bourré de clins d'oeil, et un régal pour les amateurs!

Une belle saloperie, Robert Littell, Baker Street, 312 pages ****