Chaque samedi de l'été, un auteur joue pour nous au libraire et nous fait des suggestions de lecture. L'unique contrainte: l'amour des livres et les vacances.

Étoile montante de la littérature québécoise, Perrine Leblanc, qui a remporté le prix du Gouverneur général pour L'homme blanc, son premier roman, consacrera son été à l'écriture. «Mais avant de prendre l'avion pour l'Europe cet automne, j'irai aussi rendre visite à mes grands-parents dans la Baie-des-Chaleurs.» La jeune femme vient d'être recrutée chez Gallimard, qui a annoncé récemment que son prochain livre sera publié directement dans la célèbre collection Blanche. Elle nous fait trois suggestions de roman qui sortent des sentiers battus.

La Grande Beune

Pierre Michon (1996)

C'est le récit d'un instituteur de 20 ans qui découvre en 1961 la vie et les femmes dans le village de Castelnau, en Dordogne, où il s'est installé pour enseigner. La nature agitée - orage d'été, ouragan, crachin de bord de mer, grand vent - accompagnerait bien cette lecture, mais on peut lire La Grande Beune, comme tous les grands livres, sous n'importe quel ciel, peu importe la saison, peu importe le pays où l'on se trouve.

Amédé

Georgette LeBlanc (2010)

Écriture puissante, moderne, belle, sculptée dans le quartz du parler des Acadiens de la baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse. On présente ce texte comme un recueil de poésie, mais c'est plus que ça, c'est un roman poétique, tendre et violent, une épopée en trois temps, l'histoire de deux cowboys racontée par l'Alma du premier livre de Georgette LeBlanc. On est dépaysé mais chez soi.

Montedidio

Erri de Luca (2002)

Le narrateur de ce récit initiatique, presque poétique, est un Napolitain de 13 ans qui a quitté l'école pour devenir apprenti menuisier dans le quartier populaire de «Montedidio». Sa voix change, mue, ses désirs évoluent; il devient un homme dans la réalité âpre de l'Italie d'après-guerre. J'ai souvent recommandé la lecture de ce roman fascinant d'Erri de Luca. On m'en parle encore...