Avocate de profession, Suzie Bouchard a mis de côté sa carrière en droit il y a quelques années pour se consacrer à l’écriture et à la scénarisation. Elle s’est aussi retrouvée, sans trop l’avoir prévu, à faire du stand-up. Suzie Bouchard présente au Zoofest son premier 60 minutes, pendant cinq soirs, à partir du 15 juillet.

Vous avez été avocate avant d’arriver dans le monde de l’humour. Est-ce que le droit et l’humour se sont croisés ou vous avez d’abord clos le chapitre de votre ancienne carrière avant de vous lancer ?

Ça s’est croisé et je ne le vois pas du tout comme un chapitre avec une job sérieuse et après l’autre où je décide d’aller faire des blagues. Ça a toujours coexisté parce que j’ai toujours fait de l’improvisation, je n’ai jamais arrêté, même quand j’étais avocate. J’avais des projets connexes dans mes temps libres, je faisais des trucs en lien avec la comédie. Et ça m’a menée à avoir envie de donner plus d’espace à ça. Il y a trois ans, j’ai décidé de prendre une pause du droit après avoir pratiqué environ quatre ans.

Vous parlez d’une pause. L’idée est-elle de continuer à écrire et à faire de l’humour tant que ça vous allume et d’éventuellement retourner à votre carrière d’avocate ? Ou est-ce qu’il n’y a pas de plan précis ?

J’y vais un peu au jour le jour. Mais quand j’ai arrêté le droit, j’allais vraiment vers l’écriture. Je suis arrivée [dans le milieu de l’humour] grâce à l’impro. Et c’est le fait d’écrire pour les autres qui m’a menée à faire un peu de scène. Le stand-up, ce n’était même pas vraiment dans les plans. J’aime ça, mais dans l’idéal, ce serait un sideline en même temps que j’écris. Je suis contente de présenter le premier spectacle, je n’ai jamais fait un 60 minutes. Mais je me rends compte que c’est prenant, le stand-up, et je ne veux pas que ce soit juste ça, ma carrière. Je suis chanceuse, je suis encore dans un moment où je peux essayer plein de choses.

Sachant que ce n’était pas vraiment le plan de faire du stand-up, comment décririez-vous votre rapport à la scène maintenant ?

J’ai décidé d’essayer parce que j’ai vu des gens que j’admirais en faire. Un ami d’impro organisait une soirée de stand-up pour des gens qui n’en avaient jamais fait. J’ai vraiment eu la piqûre. J’ai découvert un médium que j’avais envie d’explorer.

Il y a ce côté d’écriture dans le stand-up et ça me donne accès à cette créativité que j’avais développée en impro.

Suzie Bouchard

Vous écrivez pour les spectacles d’autres humoristes (Anne-Élisabeth Bossé, Jean-Sébastien Girard, notamment), pour votre propre série documentaire Décoloniser l’histoire et pour la télévision (Bye bye 2021, Entre deux draps, L’œil du cyclone). Qu’est-ce qui vous attire dans le métier ?

L’écriture donne beaucoup de possibilités, vu que tu restes un peu dans l’anonymat – même si c’est peut-être moins vrai qu’avant. Je peux faire beaucoup de choses différentes et j’ai eu la chance de toucher à tout. C’est un défi en soi d’écrire un numéro pour les autres, c’est plus facile d’écrire sur soi, mais en même temps, je peux écrire des blagues pour d’autres humoristes que moi, je ne ferais jamais. Et à la télé, il y a toute cette possibilité d’imaginer des personnages au complet. En fiction, c’est quand même fou de pouvoir rejoindre des gens que je ne verrais jamais.

Comment décririez-vous l’humour que vous présentez en stand-up ?

Avant, j’aurais dit que je faisais de l’humour d’observation, mais je me demande si c’est vraiment ce que je fais. En tout cas, je parle de moi, c’est sûr que c’est très personnel, je parle de choses que je connais. Comme tout le monde, dans l’espoir que ça rejoigne des gens.

Parlons du spectacle que vous allez présenter au Zoofest.

C’est mon premier 60 minutes. C’est comme ça qu’on dit dans le lingo, je fais juste reprendre les termes des connaisseurs ! Ce n’est pas du tout mon premier one woman show, qui va arriver plus tard avec Juste pour rire, et que je vais travailler plus longtemps. Le but de ce spectacle-ci, c’est de l’essayer, parce que je ne l’ai jamais fait avant. De voir, de un, si je vais juste m’évanouir ! [rires] Je le vois comme un exercice exploratoire. Et je le fais une couple de fois de suite pour que je prenne de l’expérience.

Les choses avancent très vite. Il y a tous vos projets d’écriture, vos chroniques à La soirée est (encore) jeune, votre participation au Prochain stand-up, votre présence au gala JPR de Pier-Luc Funk et Phil Roy. Maintenant ce premier 60 minutes. Comment envisagez-vous la suite des choses ?

Je continue d’écrire, ça reste ma priorité. Je ne vais pas travailler à temps plein sur mon one woman show, mais je vais continuer d’avancer en parallèle. J’écris beaucoup, j’écris tout le temps, donc je sais que j’aurai de nouvelles blagues, même si je ne sais pas encore de quoi parlera ce show éventuel. Je fais confiance au processus !

En spectacle les 15, 16, 17, 24 et 25 juillet, au Monument-National

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