Traditionnellement, les exposants disposaient de trois à cinq secondes pour capter l'attention des visiteurs. «Aujourd'hui, c'est d'une à trois secondes, car les gens ont les yeux rivés sur leur téléphone», souligne Sébastien Robillard, conseiller senior en marketing d'exposition chez Skyline Montréal. Mieux vaut réussir sa première impression, surtout si on est une PME!

Stimuler les sens

«Les salons et expositions offrent la possibilité d'utiliser les cinq sens, signale Anik Forest, présidente d'Archex, une entreprise spécialisée dans les services aux exposants. On a donc avantage à les maximiser. Il faut faire vivre une expérience aux visiteurs.»

Le défi est cependant plus grand qu'il n'y paraît. Il faut s'abstenir d'incommoder ses voisins avec un volume trop élevé, par exemple. De plus, il est souvent interdit de servir de la nourriture et des boissons pour éviter de nuire aux concessions alimentaires, souligne M. Robillard. En Amérique du Nord, du moins, car en Europe, c'est plutôt la norme d'en offrir!

Miser sur la technologie

La technologie est aujourd'hui incontournable pour attirer l'oeil du visiteur. «Depuis quelques années, les kiosques sans au moins un support audiovisuel sont rares», indique M. Robillard, qui participe à des salons partout dans le monde. Les murs vidéo, lesquels sont composés de neuf écrans formant une seule et même image, ont particulièrement la cote.

De plus, mieux vaut privilégier le message court et efficace à la longue présentation d'entreprise. Les détails pourront être fournis aux visiteurs par le personnel du kiosque. «Les tablettes électroniques permettent d'éliminer les brochures et d'envoyer l'information par courriel», fait valoir Mme Forest.

Créer l'événement

Offrir des démonstrations, des jeux et des concours attise la curiosité. Tout comme de s'associer à un artiste ou un athlète présent lors du salon. Le passage de Lady Gaga au stand de Polaroid dans une exposition technologique américaine a attiré de nombreux visiteurs et généré plus de 3000 tweets en deux heures, cite en exemple M. Robillard. De plus, il peut être avantageux pour l'organisation de participer en tant que spécialiste aux conférences présentées durant l'événement. Même si elles ne permettent pas de promouvoir les produits et services de l'entreprise, elles mettent en valeur son expertise et son sérieux.

Être à l'affût des tendances

Les innovations et les tendances sont nombreuses dans le domaine des salons et des expositions. Les organisations ont intérêt à garder l'oeil ouvert. Actuellement, les tissus imprimés et éclairés à l'aide de lumières DEL, qui créent un mur lumineux, sont très populaires. L'utilisation de matériaux bruts est également très tendance, souligne Mme Forest. De plus, les différences culturelles doivent être prises en compte dans la stratégie. Ainsi, les Européens préfèrent les stands très épurés. Les Nord-Américains, eux, misent davantage sur la lumière et les couleurs vives, par exemple, selon M. Robillard.

Être clair

En regardant un stand, les visiteurs devraient comprendre immédiatement à qui ils ont affaire, quel est le produit ou service offert et pourquoi ils devraient s'y intéresser. «Le cerveau est paresseux, il faut lui faciliter la vie», souligne Mme Forest. Mieux vaut éviter de surcharger la présentation, sinon le tout devient confus. «Les stands babillards n'ont pas leur place, mais j'en vois encore beaucoup trop», déplore Benoit Morin, consultant conférencier chez Marketing Face à Face. Les exposants devraient viser l'utilisation de trois images (ou même d'une seule grande) et dix mots ou moins.

Choisir son emplacement

Pour bien choisir son emplacement, il faut d'abord déterminer son objectif. Ceux situés à l'entrée ne sont pas forcément les meilleurs. «Ce peut être un bon espace si on est commanditaire et qu'on est présent pour mousser notre image de marque, précise Mme Forest. Sinon, on recommande d'éviter les premiers 30 à 50 pieds. Les visiteurs commencent seulement à s'organiser, leur cerveau n'est pas encore en mode rencontre avec les exposants.» Il faut aussi se rappeler que, généralement, les gens vont naturellement tourner vers la droite. Sauf à Londres, où c'est l'inverse, comme pour la conduite automobile!

Avoir du personnel compétent

«Une étude américaine a évalué que 88% des résultats d'une présence dans un salon dépendent des animateurs», indique M. Morin. Les gens devraient être formés pour tenir compte de la psychologie des visiteurs, se fixer des objectifs et bien gérer une activité promotionnelle, par exemple. Ils devraient aussi avoir les outils nécessaires pour assurer un suivi après l'événement. «Ce n'est pas fait dans plus de 80% des cas, ce n'est pas payant, tranche-t-il. Le plus souvent, c'est parce qu'on n'a plus l'information adéquate pour faire le suivi. Les gens doivent prendre des notes!»