Avant de se lancer en affaires, les entrepreneurs se butent à un défi de taille: trouver un nom d'entreprise inspirant, original et facile à mémoriser.

«Ce fut une décision très difficile. Chaque fois qu'on pensait à un nom, il était déjà pris lorsqu'on vérifiait sur l'internet», raconte Philippe Morin, l'un des trois cofondateurs de Red Barrels, entreprise de jeux vidéo, créée en 2011, dont les clients sont aux États-Unis, en Allemagne et en Russie.

Au préalable, les partenaires ont dressé une liste de 15 à 20 choix. Ils ont été séduits par Red Barrels. «C'est en quelque sorte un clin d'oeil aux amateurs. Lorsqu'ils voient un baril rouge dans un jeu vidéo, cela signifie qu'il va exploser si on tire dessus», explique M. Morin.

L'entreprise est enregistrée en français au Registraire des entreprises du Québec sous le nom de Barils rouges et elle est incorporée au fédéral sous l'appellation anglaise.

Leur choix s'avère excellent, estime Roger Léonard, conseiller au Centre d'entreprises et d'innovation de Montréal. «Un nom doit avoir une certaine pertinence et décrire la nature de l'entreprise», dit-il.

À contre-courant

Les propriétaires de la boulangerie libanaise Trip de bouffe située sur la rue Mont-Royal à Montréal ont décidé de suivre leur intuition en 2011. «Certains de nos amis trouvaient que notre nom n'était pas bon. Nous sommes allés à l'encontre de leur opinion», précise Richy Farkas, cofondateur avec Georges Medlej de l'entreprise spécialisée dans le prêt-à-manger.

Les deux jeunes hommes ont reçu l'approbation du Registraire des entreprises du Québec. «Trip de bouffe est une expression québécoise connue qui démontre bien notre concept», ajoute M Farkas.

Le choix d'un nom est vital lorsqu'on démarre en affaires, estime Jean-Benoit Aubé, directeur adjoint au démarrage et à la formation à l'organisme SAJE qui accompagne les entrepreneurs. «Il faut avoir un nom qui surprenne les gens et que tout le monde retient.»

En 2010, Sévérine Sottil, coach et consultante en marketing a voulu se démarquer avec son entreprise: L'agitatrice de solutions. «Je voulais que cela traduise l'esprit dynamique de ma personnalité, mais aussi celle de mon approche soit d'offrir des conseils, mais aussi des solutions en matière de marketing.»

Doit-on éviter certaines appellations? «On déconseille les noms fantaisistes, car c'est une façon de perdre des clients», indique M. Léonard, du Centre d'entreprises et d'innovation de Montréal.

L'enregistrement du nom

L'avocat Jean-Sébastien Boucher conseille les entrepreneurs qui débutent en affaires. «Une fois le nom trouvé, on doit l'immatriculer au Registraire des entreprises du Québec. Le coût pour une personne seule est de 34$ et 50$ pour deux associés.»

Est-il préférable d'incorporer l'entreprise? «Si nos opérations commencent à générer des revenus de l'ordre de 80 000$ à 100 000$, il est préférable de s'incorporer. Il faut évaluer chaque cas.

«Une compagnie incorporée, ajoute-t-il, est une personne morale qui a des droits et des obligations comme une personne physique. Elle a le droit d'emprunter, d'embaucher et de signer des contrats.»