«Nous sommes interpelés par l'enjeu que représente le pétrole, dont on dit qu'il pourrait manquer dès 2020 ou 2030», affirme Etienne Couture, président du Réseau des ingénieurs du Québec.

Et pour cause: les ingénieurs seraient les premiers auxquels on demanderait de mettre au point des solutions de rechange au pétrole afin de promouvoir la «mobilité durable».

Ce concept recouvre divers moyens comme les transports en commun et les automobiles fonctionnant à l'électricité, le recours aux biocarburants, etc.

Autant de pistes sur lesquelles la recherche et les ingénieurs se penchent déjà. Mais «le virage doit s'accentuer», estime Etienne Couture, qui appelle le gouvernement provincial à mettre en place un plan avec des objectifs concrets et précis (par exemple, atteindre 50% de transport collectif électrique à une certaine date). C'est le seul moyen, selon lui, d'inciter les entreprises à s'engager dans la mobilité durable.

«Tant qu'elles seront en terrain incertain, les entreprises n'investiront pas dans la recherche et la mise au point de nouveaux moyens», croit le président du Réseau des ingénieurs.

Cette voie permettrait au Québec, déjà leader dans la production d'énergie propre et renouvelable, de devenir un pôle dans la conception et la fabrication de moyens et d'outils au service de la mobilité durable.

«Aujourd'hui, les dépenses en achat de voitures importées et de pétrole représentent 20 milliards par an au Québec et déséquilibrent notre balance commerciale», constate Etienne Couture. Pourquoi ne pas inverser la tendance et exporter les inventions de nos ingénieurs?

Ce serait également une façon de trouver des débouchés pour les futurs ingénieurs dans des créneaux d'avenir et respectés.