Depuis 10 ans, on recense 8 fusions ou acquisitions d'entreprises pharmaceutiques d'une valeur de plus de 40 milliards de dollars chacune.

Les plus récentes annoncées en 2009 permettront de réunir Pfizer et Wyeth, de même que Merck et Schering-Plough. On s'approche de la fin du cycle de ces mégafusions, croit Clemens Mayr, associé au cabinet d'avocats McCarthy Tétrault, à Montréal.

«Afin de protéger la concurrence, l'acceptation par les autorités réglementaires de nouveaux projets de fusions entre les grandes sociétés pharmaceutiques deviendra de plus en plus difficile, étant donné qu'il existe déjà une préoccupation quant à la fixation du prix des médicaments», dit-il.

L'échéance de brevets sur des médicaments-vedettes n'est pas étrangère à ce phénomène de mégatransactions, explique Hari Sambasivam, analyste, Biotechnologie et produits pharmaceutiques, à la Financière Banque Nationale.

Ces fusions visent à doter les compagnies d'une plus grande capacité d'innovation et à améliorer la productivité tout en profitant des synergies. Mais ces regroupements se produiront de moins en moins, croit l'analyste de la Financière, car plus ces entreprises grossissent, plus il devient difficile d'assurer une croissance des bénéfices. «Ce sont les petites et moyennes entreprises de biotechnologie qui seront les compagnies recherchées pour les prochaines acquisitions», dit M.Sambasivam.

Il croit que les meilleures occasions résident chez les compagnies qui ont dans le pipeline des produits qui seront bientôt approuvés, et dont les gestionnaires ont fait leurs preuves dans le passé. L'analyste suggère aux investisseurs d'être sélectifs quant aux grandes compagnies. «Plus vous êtes gros, plus ça devient difficile à gérer, car plus vous êtes susceptibles de faire des erreurs», dit-il.

Mais en parallèle, les sociétés de biotechnologie, dont celles au Québec, souffrent d'un sous-financement chronique, selon M.Mayr. C'est à combler ces besoins de financement que les fusions et acquisitions devraient servir à l'avenir.

Le Québec a une belle histoire quant au développement de compagnies de première génération, car il profite d'une bonne masse critique de talent, explique M.Mayr. «Mais il faut une injection de capital importante, et les grands groupes pourraient participer», dit-il.