Même si, en 2010, le quart des PME canadiennes ont été victimes d'au moins une fraude commise par leurs propres employés, la grande majorité d'entre elles ne sont pas préparées face à ce type d'attaque qui coûte des milliards de dollars par année.

«Les dirigeants pensent que ça n'arrive qu'aux autres», déplore le directeur du programme de lutte contre la criminalité financière de l'Université de Sherbrooke, Messaoud Abda. «Pourtant, les entreprises canadiennes, petites et grandes, sont extrêmement vulnérables.»

L'histoire récente de la québécoise SNC-Lavalin, dont la haute direction cherche actuellement à qui sont allés de mystérieux paiements de 35 millions, en est la preuve, selon lui. «Qui aurait cru qu'ils seraient pris dans une affaire comme ça?», dit-il.

Des milliards envolés

Selon un récent rapport de l'Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA-Canada), 290 000 petites et moyennes entreprises ont été victimes d'au moins un cas de fraude en 2010, ce qui, ensemble, leur a fait perdre quelque 3,2 milliards.

Les tromperies les plus courantes échafaudées par des employés sont des cas de détournements de stocks, d'actifs et de fonds.

«Les fraudes individuelles en milieu de travail peuvent sembler dérisoires par rapport aux fraudes ou aux scandales plus importants et plus visibles. On considère cependant qu'il est temps d'attirer l'attention sur le risque que cela représente», écrit, dans la préface du document le président et chef de la direction de CGA-Canada, Anthony Ariganello, inquiet du manque de préparation des entreprises canadiennes.

Plus de la moitié n'entreprennent aucune évaluation périodique des risques de fraude, 74% croient que leur exposition aux risques de fraude est faible et 80% ne sont tout simplement pas préparées à répondre à de telles attaques, révèle le rapport des comptables.