La restauration rapide a longtemps été le principal secteur d'activité dans le monde de la franchise. C'est de moins en moins le cas. En font foi ces quatre franchiseurs qui évoluent dans des secteurs aussi diversifiés que les soins vétérinaires, les kiosques de fruits et légumes, la rénovation et les soins à domicile.

Concept fruits et légumes: franchiser les produits locaux

À l'été de ses 22 ans, Jean-Mathieu Touchette a commencé à vendre, au dépanneur du coin, des fruits et légumes sur une table de pique-nique empruntée. Aujourd'hui, à 25 ans, il est à la tête d'un réseau de franchises comptant 25 kiosques par lesquels des étudiants apprennent les rudiments de l'entrepreneuriat. Président et fondateur de la PME Concept fruits et légumes, M. Touchette vise les 100 kiosques à moyen terme. Pour 399 $, un étudiant-franchisé obtient un présentoir, un abri, un emplacement de même qu'un cahier d'opération. « C'est clés en main, explique le jeune entrepreneur. Tous les matins, sept jours par semaine, pendant 10 semaines, les franchisés s'approvisionnent à un même point de distribution. Le reste de la journée, c'est moi qui les approvisionne. » Concept fruits et légumes est présent sur l'île de Montréal de même qu'en Montérégie, dans les Laurentides et dans Lanaudière. En 10 semaines, certains étudiants-franchisés ont réalisé un chiffre d'affaires de plusieurs milliers de dollars.

Basco World: jusqu'à huit nouvelles franchises par an

Il y a 10 ans, Jean-Sébastien Basilico se lançait dans le reconditionnement de portes et fenêtres. Et il y a cinq ans, il vendait sa première franchise. Aujourd'hui, sous le nom Basco World, il compte 18 franchisés au Québec et un en Alberta. En 2015, il a connu une croissance de 53 %. Le chef d'entreprise prévoit ouvrir de cinq à huit franchises annuellement. Il lorgne la France et la Belgique. Pour un montant variant de 45 000 à 105 000 $, un franchisé Basco World obtient les outils, la papeterie, le lettrage sur les véhicules de services, la formation, etc. « On fonctionne avec un système de royautés, explique M. Basilico, 32 ans. Je fais de l'argent uniquement si mon franchisé en fait. D'ailleurs, je priorise le capital humain. Je veux que mes franchisés réussissent dans la vie. » Le jeune entrepreneur s'est lancé dans le lavage de tapis à 17 ans. Puis, par le biais d'une entreprise de lavage de fenêtres, le jeune autodidacte a fait ses classes dans le reconditionnement de portes et fenêtres, notamment le désembuage, l'une des spécialités de Basco World.

Il y a cinq ans, Jean-Sébastien Basilico vendait sa première franchise dans le reconditionnement de portes et fenêtres. Aujourd’hui, sous le nom Basco World, il compte 18 franchisés au Québec et un en Alberta. Pour le POR Franchises du 13 janvier 2016. Crédit : Stéphane Champagne, collaboration spéciale. NE PAS RÉUTILISER APRÈS PUBLICATION

Passionimo: l'union fait la force

Après les optométristes, les pharmaciens, voire les notaires, c'est au tour des vétérinaires de se regrouper. En fondant avec une poignée de vétérinaires l'enseigne Passionimo, la Dre Caroline de Jaham visait deux objectifs : bâtir un réseau où tous les franchisés seraient avantagés (groupe d'achat, accès à des spécialistes, etc.), mais surtout, éviter qu'un nombre croissant de petites cliniques vétérinaires se fassent avaler par des fonds d'investissement. « Le marché est mature et très fractionné, dit la Dre de Jaham. Au lieu de se faire acheter, on a choisi de créer un regroupement. » Trois mois après son lancement l'automne dernier, Passionimo compte déjà 18 franchisés. Elle en vise 60 d'ici la fin de 2018. Pour l'heure, une franchise Passionimo ne coûte rien. Seuls des frais de redevance calculés sur le chiffre d'affaires sont exigés. Les montants recueillis serviront notamment au financement d'une campagne publicitaire prévue en 2016.

Dre Caroline de Jaham, médecin vétérinaire spécialisée en dermatologie, est co-fondatrice de la bannière Passionimo. Pour le POR Franchises du 13 janvier 2016. Crédit : Stéphane Champagne, collaboration spéciale. NE PAS RÉUTILISER APRÈS PUBLICATION

Home Instead: des franchises de soins à domicile

Comme quoi tout peut se franchiser, le Québec compte désormais un franchiseur dans le secteur des soins à domicile pour les personnes âgées ou en perte d'autonomie. Fondée il y a 27 ans, l'entreprise américaine Home Instead a ouvert il y a un an un maître franchiseur dans la province. « La réponse est très bonne, explique Ann-Michelle Bourret, directrice générale pour le Québec. Les Québécois sont prêts pour ce genre de service. » Pour l'heure, Home Instead ne sait pas si elle vendra des franchises ou si elle ouvrira ses propres points de service. Le franchiseur emploie principalement des infirmières auxiliaires et des préposés diplômés. Dans le reste du Canada, où elle compte une centaine de bureaux, Home Instead exige environ 45 000 $ pour une franchise. La PME québécoise Servir + possédait elle aussi des franchises dans les soins à domicile, mais elle a décidé de racheter ses franchisés il y a quelques années. « C'était ingérable », dit Normand Laurin, président.

Photo Archives La Presse

Le Québec compte désormais un franchiseur. Home Instead, dans le secteur des soins à domicile pour les personnes âgées ou en perte d'autonomie.