Dans le débat sur le Québec et ses mines qui a cours depuis deux ans déjà, il est de plus en plus question de la participation des Québécois dans le secteur minier, que certains voudraient plus importante. Les sociétés minières sont aussi critiques, déplorant «l'absence des grandes institutions québécoises» dans le financement des projets, selon un rapport de PricewaterhouseCoopers et Fraser Milner Casgrain publié en avril dernier. Qu'en est-il ? État des lieux.

Caisse de dépôt et placement du Québec

Au 31 décembre, le portefeuille Marchés boursiers de la Caisse comptait des actifs de 200 millions dans des sociétés minières québécoises cotées en Bourse. Cela incluait un investissement de 23,2 millions dans Osisko, de même qu'un actif de 146 millions dans Consolidated Thompson Iron Mines, vendue depuis à l'américaine Cliffs Natural Resources. Le portefeuille Placements privés de la société d'État comptait aussi un investissement de 10 millions dans Stornoway Diamond Corporation.

Investissement Québec

Investissement Québec détient des investissements de 180 millions dans le secteur minier (incluant SOQUEM). Notons une participation de 37% dans Stornoway Diamond et de 2,5% dans Royal Nickel. Elle est partenaire majoritaire (62%) dans le projet de mine d'apatite Arnaud, à Sept-Îles, en plus de posséder 75 millions en dette d'Osisko et 20 millions en dette d'Agnico-Eagle. Le gouvernement a octroyé à la société d'État une enveloppe spéciale de 500 millions pour prendre des participations dans des projets du Plan Nord. Nul doute que le secteur minier aura sa part du gâteau.

Fonds de solidarité FTQ

Le portefeuille minier du Fonds de solidarité totalise environ 80 millions (actions ou titres de dette), ce qui inclut toutefois des sociétés gazières, comme Junex, la société de produits métalliques 5N Plus, qui n'est pas une société minière à proprement parler, ou des carrières (Polycor). Le Fonds investit dans le secteur minier depuis une quinzaine d'années. Au 31 mai dernier, le Fonds détenait entre autres des investissements de 24,1 millions dans Osisko et 1,7 million dans Virginia, de même que dans une vingtaine d'autres petites sociétés d'exploration.

SODÉMEX

Fondée en 1996 et gérée par Denis Landry et son adjointe, la société indépendante Gestion Sodémex, dont le seul commanditaire est la Caisse de dépôt, compte un actif d'environ 95 millions. Entre 2000 et 2010, son rendement moyen était supérieur à 30%. Concentré sur les sociétés à petite capitalisation actives au Québec, le portefeuille est mouvant, Sodémex étant très actif sur les marchés boursiers. Le nombre de sociétés navigue généralement entre 50 et 60. M. Landry ne se cache pas d'être un «gold bug»: 40% du portefeuille est constitué de producteurs aurifères comme Aurizon (19 millions) ou Richmont (6 millions), tandis que les chercheurs du métal jaune accaparent 30 à 35% des actifs. Au 31 décembre 2010, Sodémex comptait aussi des participations de 4 millions dans Midland (or, terres rares), de 4,1 millions dans Virginia (or, métaux de base) et de 1,9 million dans Stornoway Diamond.

SOQUEM

La Société québécoise d'exploration minière (SOQUEM) est une filiale à part entière d'Investissement Québec. Spécialisée dans l'exploration jusqu'à l'étape de l'étude de préfaisabilité, elle a plus de 80 projets actifs dans la province, souvent en partenariat avec d'autres sociétés. Investissement Québec ne dévoile pas la liste des projets.

Société de développement de la Baie-James

La société gouvernementale chargée de favoriser le développement économique de la Baie-James compte sur un fonds d'investissement minier d'un maximum de 7 millions. Ce fonds sert à la fois à soutenir l'activité minière et à contribuer à l'autofinancement de la SDBJ. Ses investissements (au moins un million par année) sont dirigés tant vers l'exploration (29% à la fin 2010) que la mise en valeur (48%) ou la production (23%). Depuis 2003, elle a investi un total de 10,9 millions, un montant qui a généré des investissements totaux de 109 millions sur le territoire, d'après la société. En 2011, la SDBJ a notamment investi dans Corporation Éléments Critiques, Ressources Monarques, et Donner Metals.

SIDEX

Le gouvernement du Québec et le Fonds de solidarité FTQ ont fondé SIDEX en 2001 expressément pour favoriser la diversification de l'exploration, tant en termes de substance que de géographie. «On essaie d'éviter les projets aurifères sur la faille de Cadillac», résume Julien Davy, conseiller aux investissements. SIDEX est doté d'un fonds de 50 millions, dont 35 millions proviennent du ministère des Finances, et 15 millions du Fonds de solidarité. En 2011, SIDEX a entre autres investi 1,5 million dans Stornoway Diamond, 900 000$ dans le projet de terres rares de Géoméga, près de Lebel-sur-Quévillon, 400 000$ pour Azimut et ses divers projets dans l'extrême nord de la province, et 350 000$ dans Ressources d'Arianne et son projet de phosphate au Lac-Saint-Jean.

Fonds régionaux du Fonds de solidarité FTQ

Le Fonds de solidarité compte deux fonds régionaux qui investissent de manière autonome dans le secteur minier, en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec.

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