La collection de prêt-à-porter pour femmes Myco Anna ressemble à n'importe quelle collection griffée. Mais derrière l'originalité de son design, elle cache bien son secret: tout ou partie de ces pièces sont fabriquées avec des vêtements et tissus recyclés (entre 15 et 100%).

Et ce n'est pas une mince affaire. Christiane Garant, présidente et directrice du design, le reconnaît: «Ce serait plus facile et plus rentable de faire avec des matières neuves!» Mais c'est par conscience écologique et amour de ces «pièces uniques, qui ont de l'âme, qui s'apparentent à de l'art» qu'elle continue coûte que coûte. Car la société, si elle va bien, stagne depuis deux ans.

Il a fallu établir une nouvelle stratégie pour retrouver la croissance depuis six mois et compter sur une embellie dans les cinq prochaines années. Pour cela, Myco Anna, créée en 1995, a renoué avec la distribution dont elle s'était éloignée il y a trois ans pour ouvrir trois boutiques bien à elle (deux à Québec et une à Montréal). Elle envisage d'accroître ses contrats avec divers clients pour des uniformes de travail créatifs et d'augmenter ses ventes sur sa boutique en ligne. Une fois la reprise confirmée, normalement dans deux ans, l'entreprise partira à la conquête du marché américain ou européen en fonction des opportunités.

En attendant, la vingtaine d'employés travaille d'arrache-pied pour, en plus du travail de design des collections, se ravitailler en matière première et l'adapter pour envoyer ensuite les modèles en production qui est sous-traitée. «C'est un travail encore très manuel et artisanal même si on a réussi au fil des ans à accélérer certaines étapes. On va chercher de la matière dans les centres de tri. Ensuite, il faut laver et découper autour des coutures toute la surface possible. Il y a beaucoup de pertes», explique Christiane Garant.

Même si les clientes ne comprennent pas toujours pourquoi elles paient 20% plus cher un vêtement fait de matière recyclée, le marché de niche existe. Myco Anna fabrique 20 000 unités par an. Un volume qui lui permet d'assumer le côté artisanal de son activité.