L’industrie aérospatiale est connue en tant que secteur important de l’économie québécoise. On sait cependant moins à quel point le secteur contribue aux exportations de la province ou que cette industrie plus que centenaire compte des acteurs bien au-delà du Grand Montréal. Survol.

80 %

La grande majorité de l’activité aérospatiale québécoise est destinée à l’exportation. Au total, c’est 80 % de la production réalisée dans la province qui est vendue à des clients étrangers. Les entreprises québécoises ont exporté pour plus de 12,4 milliards de dollars en 2022, en hausse de près de 8 % sur un an, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). L’aérospatiale se place ainsi au premier rang des industries exportatrices au Québec, devant la production d’aluminium et l’extraction de minerai. Plus que jamais, le Québec réaffirme sa position de chef de file à l’échelle canadienne. Les deux tiers des exportations aérospatiales canadiennes sont réalisés par les entreprises québécoises.

PHOTO MAXIME PICARD, ARCHIVES LA TRIBUNE

Cet hiver, ce sont 4964 postes qui seront à pourvoir dans la province dans l’industrie aérospatiale québécoise.

4964 emplois

L’industrie aérospatiale québécoise a un grand besoin de main-d’œuvre. Cet hiver, ce sont 4964 postes qui seront à pourvoir dans la province, selon le dernier rapport sur les prévisions de main-d’œuvre 2023-2025, publié par le Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale (CAMAQ). La plupart de ces postes (2477) sont vacants, dont 400 le sont depuis plus de six mois. Mais ce sont aussi 1564 postes qui viennent d’être créés cette année pour répondre à la demande des clients. Enfin, 923 postes sont à pourvoir en raison du roulement naturel de personnel, lié aux départs à la retraite, aux départs et aux attributions de nouvelles fonctions.

PHOTO FOURNIE PAR AVIONNERIE VALDOR

Polyvalent, l’avion de brousse Beaver est équipé de roues, de flotteurs ou de skis.

1re

L’aérospatiale au Québec, ce n’est pas seulement dans la région de Montréal. En Abitibi-Témiscamingue, l’entreprise Avionnerie Valdor, spécialisée dans l’entretien de petits aéronefs, est la première au Canada à obtenir le Certificat de type supplémentaire (CTS) de Transports Canada l’autorisant à redonner vie aux avions de brousse de type Beaver. Cette autorisation vient récompenser les efforts de l’entreprise valdorienne qui avait lancé son projet de certification en 2017. Construit à la fin des années 1940 par la firme canadienne De Havilland, le BX Turbo Beaver repensé par l’entreprise embarquera le turbopropulseur de Pratt & Whitney, ainsi que des ailes BX conçues par Avionnerie Valdor elle-même. L’entreprise de 22 employés compte procéder à des embauches pour répondre à la demande.

PHOTO FOURNIE PAR CMC ÉLECTRONIQUE

CMC Électronique est la doyenne des entreprises aérospatiales au Québec.

120 ans

Le secteur aérospatial québécois fête ses 120 ans cette année. C’est en 1903 que l’on trouve la première trace de ce qui allait devenir une des principales grappes aérospatiales au monde. Cette année-là, Guglielmo Marconi fonde Canadian Marconi, qui deviendra plus tard CMC Électronique. Aujourd’hui, l’entreprise montréalaise est un des principaux équipementiers canadiens. Elle fournit des solutions d’intégration de systèmes de poste de pilotage à près d’un millier de clients répartis dans plus de 80 pays. CMC Électronique équipe depuis 25 ans le système de gestion de vol des hélicoptères Black Hawk conçus par Lockheed Martin pour l’armée américaine. Et l’entreprise québécoise a renouvelé ce contrat pluriannuel cette année.