Après avoir fait leur place sur Internet, les courtiers à escompte veulent désormais tirer parti des plus récents outils du web. Les investisseurs doivent donc jongler sur des critères de comparaison plus complexes avant d'opter pour une plateforme de courtage.

Recevoir un service personnalisé

En accédant à son compte, l'investisseur s'attend désormais à obtenir un accueil correspondant à ses besoins propres.

Les plateformes de courtage en ligne ne sont plus des applications standardisées. Le contenu est adapté au portefeuille du client, qui peut voir immédiatement les valeurs en hausse et en baisse dans son portefeuille.

Cette personnalisation du compte est un élément central de la satisfaction des clients, affirme Élissar Toufaily, professeure de marketing à l'Université Laval.

Pour sa thèse de doctorat, qui a reçu la mention excellente de la Chaire en management des services financiers de l'UQAM, elle a analysé la fidélité des investisseurs à leur courtier en ligne.

La chercheuse a interrogé 450 utilisateurs de services de courtage en ligne.

Dès la connexion de l'investisseur, la plateforme de courtage s'adapte à ses intérêts.

«Les courtiers personnalisent le site web en identifiant la base de données du client, explique Mme Toufaily. C'est comme cela que les courtiers construisent une relation en ligne avec les investisseurs.»

Rejoindre une communauté d'investisseurs

Si vous perceviez le courtage à escompte comme une activité solitaire, détrompez-vous.

«Le courtage est en train de devenir une famille sociale», assure Élissar Toufaily. L'investisseur en ligne est autonome, mais il recherche ses pairs sur les forums de discussion et dans les réseaux sociaux du Web.

Jusqu'à présent, les investisseurs se retrouvaient sur des sites tiers où ils échangeaient leurs points de vue. «Le blogue canadiancapitalist.com est la référence actuelle», observe Mme Toufaily.

Désormais, les courtiers à escompte rêvent de former des réseaux virtuels où leurs clients pourraient se retrouver.

Disnat, le service de courtage à escompte de Desjardins, est en cours de réflexion quant à élaborer une communauté d'investisseurs, sans avoir encore arrêté son choix.

«Une des possibilités est d'utiliser des forums ou des médias existants, ayant atteint une masse critique, confie Frédéric Paquette, vice-président et directeur général chez Disnat. L'autre serait de bâtir un réseau à l'interne avec nos propres outils.»

Dans de telles communautés, les rumeurs pourraient aller bon train. «Nous devons nous assurer que les informations véhiculées ont une vraie valeur, et que ce ne sont pas des informations qui feraient perdre du temps», analyse M. Paquette.

Toute la Bourse sur le téléphone

Comme d'autres plateformes, Courtage Direct Banque Nationale vient de sortir la version mobile de sa plateforme web. Non seulement l'investisseur peut consulter son compte, mais il peut dorénavant faire toutes sortes de transactions.

L'application mobile est disponible pour les appareils les plus populaires: iPhone et iPad bien sûr, mais aussi Android, le système d'exploitation mobile de Google.

«C'est un canal de plus. Les gens utilisent leur téléphone pour obtenir une foule d'informations. Le téléphone mobile est un moyen supplémentaire qu'ils peuvent utiliser pour transiger», explique Nicolas Milette, le président de Courtage Direct Banque Nationale.

La sécurité des transactions est identique à celles réalisées depuis un ordinateur, précise-t-il.

Sur son téléphone, l'investisseur doit s'attendre à une version adaptée de la plateforme de courtage, et non une version pour ordinateur qui l'oblige à écarquiller les yeux.

Les courtiers proposent généralement une version de démonstration sur leur site web. L'application elle-même est fournie gratuitement.

L'arrivée du courtage mobile risque-t-elle de favoriser des comportements impulsifs? «Non, soutient M. Milette, si vous êtes impulsif, vous le serez aussi sur votre ordinateur.»

Choisir le prix ou l'information

Le courtage à escompte permet à l'investisseur de bénéficier de tarifs plus bas pour ses transactions.

L'économie est due avant tout à l'absence de conseiller. Aussi, les sites de courtage ne peuvent pas offrir le même travail qu'un conseiller financier. La réglementation leur interdit même de recommander des transactions à leurs clients.

Tout au plus, les courtiers à escompte peuvent livrer des informations.

BMO Ligne d'action vient d'ajouter les rapports de recherche de la firme américaine Morning Star à sa gamme d'informations financières. Dans les semaines à venir, Courtage Direct Banque Nationale proposera les recherches du même fournisseur à ses investisseurs, indique Nicolas Milette, le président de la firme de courtage à escompte.

Pour payer le prix le plus bas, les investisseurs regardent du côté des courtiers spécialistes du web, par opposition à ceux associés à une banque. Virtual Brokers propose l'offre la plus économique de l'heure, avec un minimum perçu de 99 cents.

Pour ce prix, vous pourrez transiger, mais vous devrez décider seul: comme le tarif, les informations financières sont réduites à leur minimum.