Tout va bien, ou presque, dans l'immobilier industriel et commercial. À part peut-être certains espaces industriels dans la région de Montréal qui souffrent d'un certain ralentissement du secteur manufacturier, tout le reste du secteur - les immeubles de bureaux et les espaces commerciaux, notamment - a totalement récupéré de la récession de 2008-2009, explique Frédéric Labrie, directeur, service conseil, au Groupe Altus à Montréal.

À 8,6%, le taux d'inoccupation des immeubles de bureaux est relativement faible dans la région métropolitaine. La construction de nouvelles tours est annoncée, ce que l'on n'a pas vu depuis bien longtemps.

Une tour de bureaux et à appartements sera érigée en plein centre-ville de Montréal, juste à côté des tours jumelles de Bell et de la Banque Nationale. C'est la première construction d'importance depuis qu'a été érigée la Cité du Multimédia, note Martin Gosselin, directeur, service immobilier, à la Banque Nationale. Le jumelage de bureaux et de condos n'est pas surprenant, car ce sont ces derniers qui permettent vraiment de rentabiliser le projet, explique-t-il.

Dans la région de Québec, on est encore plus à l'étroit quant aux bureaux. Le taux d'inoccupation est à 4,3%, le plus faible au Canada, indique Alain Roy, directeur général du Groupe Altus, à Québec. «Un taux d'inoccupation inférieur à 5% signale une situation qui commence à être problématique», dit-il.

Dans le secteur de l'immobilier commercial, l'activité demeure fébrile. On n'en finit plus de développer de nouveaux centres commerciaux. C'est que de nouvelles bannières américaines et européennes, telles que Target, Forever 21 ou Victoria's Secret, viennent s'ajouter aux détaillants canadiens, explique Frédéric Labrie.

Cela peut-il se poursuivre encore bien longtemps? Pour l'instant, rien n'indique qu'il y a trop d'espaces de disponibles comme c'est le cas dans certaines régions des États-Unis où des sites commerciaux sont en grande partie déserts. On était probablement un peu sous représentés quant à l'offre dans la vente au détail, mais cela va devenir de moins en moins vrai, croit M. Labrie.

La vigueur du secteur immobilier est facilitée par l'attrait qu'il suscite auprès des investisseurs. «Le marché est relativement stable, et il y beaucoup d'argent de disponible sur les lignes de côté», assure-t-il. À preuve, le rendement des nouvelles constructions baisse. Si les investisseurs se contentent d'un rendement inférieur, c'est signe que la demande est là.

Mais aussi, le fait que les financements s'effectuent à des taux historiquement bas n'est pas étranger à la santé du secteur immobilier.