De plus en plus d'investisseurs font eux-mêmes leurs transactions boursières sur l'internet. Dans cette série, nous analysons en détail le phénomène du courtage à escompte. Aujourd'hui, on s'intéresse aux placements à long terme.

Le courtage à escompte par internet était destiné aux investisseurs très actifs (day traders), croyait-on. Eh bien! plus maintenant.

En effet, des sondages menés par des institutions financières révèlent que de plus en plus d'investisseurs autonomes utilisent ce service afin de répondre à leurs objectifs de placement à long terme.

Le défi est donc de s'assurer que ces sites de courtage offrent tous les outils nécessaires à l'investisseur pour gérer efficacement son portefeuille, explique Mark Von Eschen, vice-président chez le courtier à escompte de Banque Royale Groupe financier. «On veut mettre à leur disposition tous les outils qu'utilisent les conseillers financiers», dit-il.

Et la première étape, c'est l'établissement des objectifs.

Par exemple, RBC Placement en direct offre sur son site une section Orientation et planification. «C'est l'endroit idéal pour en apprendre davantage sur le fonctionnement du site, sur les placements en général, et pour acquérir la confiance nécessaire à gérer soi-même son portefeuille», explique le dirigeant.

En d'autres mots, vous avez le choix des informations, outils et articles qui s'appliquent à votre situation afin de bâtir un portefeuille diversifié et vous donner un plan d'investissement durable.

Établir des objectifs

L'établissement des objectifs n'est pas nécessairement chose simple, car l'horizon de temps et la tolérance au risque peuvent être différents pour chacun des objectifs.

Vous devrez également mesurer combien il vous faut épargner et comment investir ces épargnes. Les sites des institutions offre des outils qui permettent de découvrir les réponses à toutes ces questions.

Viennent ensuite les étapes du choix des placements et de l'exécution des transactions.

Comme les marchés bougent sans cesse, les sites de courtage à escompte offrent des outils d'analyse et de rééquilibrage. Ils permettent de mesurer l'exposition aux secteurs économiques et la diversification géographique du portefeuille afin de s'assurer qu'elles sont conformes aux objectifs de placements.

Pour les familiariser avec ce type de service, les sites offrent à leurs clients d'utiliser des comptes fictifs en temps réel. Cela permet aux utilisateurs de mesurer leur capacité à gérer leur portefeuille.

À l'écoute

Chose certaine, les courtiers à escompte sont à l'écoute. Le développement technologique est un incontournable, bien sûr. «Le courtage à escompte est une entreprise internet et comme toute entreprise de ce secteur, elle évolue rapidement», explique Frédéric Paquette, vice-président et directeur général de Disnat, la filiale de courtage à escompte de Desjardins.

Des plateformes adaptées pour le téléphone intelligent ont fait leur apparition l'an dernier. Faire évoluer cette plateforme mobile sera au coeur des préoccupations chez Disnat.

Toutefois, cette année, l'accent portera principalement sur le service à la clientèle. «C'est le message que l'on reçoit de nos clients», dit M. Paquette.

Assistance téléphonique et en succursale

Pour satisfaire les besoins des investisseurs à long terme, les courtiers à escompte ont adapté leur service à la clientèle par téléphone.

Afin de développer une clientèle encore plus large, des préposés de BMO Ligne d'action, le courtier à escompte de BMO Groupe financier, se déplacent même dans les succursales pour expliquer aux clients le fonctionnement du site, explique Stéphanie Sciorio, directrice régionale des ventes.

On s'applique également à former les directeurs de comptes et les planificateurs financiers en succursale pour qu'ils puissent déceler les clients qui sont prêts pour le courtage à escompte, et les initier à son utilisation.

«De plus en plus de gens veulent devenir des investisseurs autonomes, et c'est notre façon de leur permettre d'acquérir la confiance et les connaissances nécessaires pour le faire», dit-elle.

Mais si vous préférez ne pas vous déplacer, on peut vous expliquer toutes les fonctionnalités du site par téléphone, assure Mme Sciorio.

Le personnel, qui autrefois acceptait les ordres d'achat ou de vente et réglait les questions administratives, est maintenant à la disposition des clients pour les aider à naviguer à travers le site.

Chez RBC Placements en direct, on utilise même la technique du partage d'écran d'ordinateur. Le préposé du courtier prend alors à distance le contrôle de l'ordinateur du client afin de le guider à travers les différentes fonctionnalités de la plateforme.

Déploiement de nouveaux outils

L'année 2011 sera marquée par le déploiement de nouveaux outils et de nouvelles applications technologiques, prévoit Nicolas Milette, président de Courtage direct Banque Nationale.

Pour attirer la clientèle, les courtiers à escompte se sont livrés à une guerre de prix pendant 10 ans. Mais celle-ci semble maintenant terminée.

«Aujourd'hui, nous facturons tous 9,95$ par transaction pour les comptes de 50 000$ d'actifs et plus. Ce n'est plus là que ça se joue», dit M. Milette.

Chez Courtage direct Banque Nationale, on prévoit pour la prochaine année ajouter une firme de recherche supplémentaire et développer un centre de Fonds négociés en Bourse compte tenu de l'utilisation de plus en plus répandue de ces produits dans la gestion de portefeuille. On va également réviser l'ergonomie du site, comme cela doit se faire tous les 18 mois, précise le dirigeant.

Les investisseurs très actifs ne seront pas pour autant laissés pour compte. Apparaîtront sur les sites des outils de négociation de plus en plus efficaces et sophistiqués.

Le courtage à escompte est en bonne santé et la base est solide, assure M. Milette. Le volume de transactions a augmenté d'environ 25% en novembre et en décembre comparativement à l'année précédente. Puisque les investisseurs sont de plus en plus à l'aise avec l'internet le phénomène est là pour durer, selon lui.