Si la prochaine tentative de décollage de la fusée Artemis I réussit, le 16 novembre, les caméras de réalité virtuelle des Studios Felix & Paul seront aux premières loges : à une centaine de mètres de l’aire de lancement. Pas un humain ne se risquerait si près.

Mais les humains pourront vivre l’expérience comme s’ils y étaient.

Le studio montréalais de divertissement immersif retransmettra en direct et en réalité virtuelle le décollage de la plus puissante fusée jamais lancée.

« Les gens, en réalité virtuelle, vont pouvoir vivre cette expérience comme s’ils étaient sur le site au Kennedy Space Center, à proximité de la fusée », décrit Félix Lajeunesse, cofondateur et directeur de la création de Felix & Paul Studios. « C’est une initiative assez particulière pour notre studio, dans la mesure où c’est la première fois qu’on fait un truc en direct de cette envergure-là. »

Quatre caméras de réalité virtuelle, chacune dotée de neuf lentilles, sont disposées autour du pas de lancement pour proposer autant de points de vue au spectateur.

« La NASA empêche n’importe qui d’aller aussi proche du site, des jours avant le lancement, pour des raisons de sécurité », souligne Stéphane Rituit, cofondateur et PDG du studio. « On a les caméras pratiquement les plus proches de l’aire de lancement. C’est comme si on était au pied de la fusée. »

La diffusion

Les spectateurs qui ont un casque de réalité virtuelle Meta Quest pourront vivre le décollage en accédant au site de Space Explorers.

Assistez au décollage

Les autres pourront y assister sur la page Space Explorers de Facebook 360.

En outre, l’évènement sera diffusé en direct ou en différé, dans plus de 200 dômes et planétariums dans le monde entier, y compris celui de Montréal.

« C’est une première mondiale, souligne Stéphane Rituit. Il n’y a jamais eu de diffusion immersive, en direct, projetée sur autant de plateformes dans le métavers et dans des lieux physiques. »

Les défis

L’aventure était jalonnée de défis, le moindre n’étant pas l’incertitude de la date du décollage. Après deux lancements avortés en raison de problèmes techniques et deux reports causés par la météo, l’arrivée intempestive de l’ouragan Nicole a encore repoussé au 16 novembre à 1 h 04 du matin le décollage initialement prévu le 14 novembre (en date du 11 novembre).

« Et les caméras qu’on met dans cet environnement-là, on ne les met pas juste quelques heures avant le vol, précise Félix Lajeunesse. Elles sont positionnées des jours à l’avance. On est en Floride, sur le bord de la mer, il y a de l’humidité et des vents qui transportent beaucoup de sel. On doit créer des protections autour des caméras pour qu’elles puissent survivre et fonctionner pendant plusieurs jours. »

Mis au point par les ingénieurs du studio, ces écrans contre la chaleur et les intempéries se rétractent au moment de filmer.

Une longue collaboration

Les Studios Felix & Paul travaillent étroitement avec la NASA depuis 2016.

« On les a rencontrés et on leur a proposé de raconter l’histoire de l’exploration humaine de l’espace à travers la réalité virtuelle, pour que les spectateurs puissent vivre le voyage et les aventures de l’exploration spatiale comme s’ils en faisaient partie », relate Félix Lajeunesse.

Pendant deux ans, le studio a filmé en réalité virtuelle l’entraînement des astronautes en prévision de leur séjour sur la Station spatiale internationale. Leur expérience a été narrée dans la série Space Explorers : The Journey Begins.

L’aventure s’est poursuivie en 2018 dans la station spatiale elle-même, où pendant deux ans, les caméras de Felix & Paul ont filmé les pérégrinations orbitales de dix astronautes, dont le Canadien David Saint-Jacques. Avec les 250 heures d’enregistrements, le studio a créé l’épisode Space Explorers : The ISS Experience, ainsi que le spectacle de réalité virtuelle immersive L’infini.

La suite était logique.

Le studio a commencé depuis quelques mois à filmer les astronautes en entraînement pour les missions Artémis.

L’étape suivante sera peut-être la Lune, et ce n’est pas un projet lunatique. « Ça fait partie des conversations, confirme Félix Lajeunesse. On a d’ailleurs eu le support de l’Agence spatiale canadienne pour leur programme d’exploration lunaire. »

Dans cet objectif, l’entreprise raffine la technologie mise au point pour filmer les sorties à l’extérieur de la station spatiale. « On prévoit envoyer les premières caméras de réalité virtuelle sur le sol lunaire en 2024 », indique Stéphane Rituit.

Et plus loin encore…

Felix & Paul se projettent encore plus loin dans le temps, confie Félix Lajeunesse.

« Je pense que ce qu’on a commencé à faire avec la station spatiale et qu’on continue de faire avec Artémis, ça va éventuellement nous amener jusqu’à Mars. »

Pas le mois, la planète.

Cette narration de l’exploration spatiale par la réalité virtuelle « va devenir, je pense, la manière par défaut de documenter les progrès dans l’espace. Les gens sur Terre vont vouloir être passagers des missions spatiales », ajoute-t-il.

« C’est vraiment ce qu’on veut accomplir comme studio. »

Biothermica s’attaque au méthane d’une mine virginienne

PHOTO FOURNIE PAR BIOTHERMICA TECHNOLOGIES

L’installation Vamox, de Biothermica, réduit les émissions souterraines de méthane d’une importante mine de charbon en Virginie.

Biothermica Technologies vient d’annoncer la mise en service de la plus importante installation de réduction d’émissions de méthane d’une mine souterraine aux États-Unis. La COP27 en a fourni l’occasion, car l’installation a en fait été mise en service en juillet dernier. Tant mieux, d’ailleurs, car son système Vamox réduit donc depuis déjà quatre mois les émissions souterraines de méthane d’une importante mine de charbon métallurgique (destiné à fabriquer de l’acier) dans le comté de Buchanan, en Virginie, détenue par la compagnie australienne Coronado Global Resources.

Capable de traiter 160 000 pi⁠3 d’air par minute, il s’agit de la première installation pleine grandeur du système conçu par l’entreprise québécoise. Sa capacité d’élimination annuelle de méthane équivaut à retirer 65 000 voitures à essence de la route. Plus de la moitié des émissions de méthane des mines de charbon provient de l’air de ventilation, une source négligée en raison de sa faible concentration en méthane.

Selon Dominique Kay, vice-président de la division Air et Technologies de Biothermica, la capacité de traitement de l’unité Vamox excède toute autre technologie sur le marché. L’entreprise montréalaise, qui se définit comme un développeur intégré de projets carbone et énergie, a été fondée en 1987.

Alvéole butine 8,1 millions

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

L’entreprise sociale montréalaise Alvéole, vouée à l’apiculture urbaine, a conclu un investissement de 8,1 millions de dollars avec la société de capital-risque Round13, qui lui permettra d’élargir son champ d’activité.

Alvéole s’est remplie de liquidités. L’entreprise sociale montréalaise vouée à l’apiculture urbaine a conclu un investissement de 8,1 millions de dollars avec la société de capital-risque Round13, qui lui permettra d’élargir son champ d’activité.

Alvéole, qui se donne comme la plus importante entreprise d’apiculture urbaine au monde, veut notamment utiliser ce nectar financier pour développer sa plateforme en ligne et accélérer « l’essaimage de l’entreprise dans de nouveaux marchés » (la métaphore provient du communiqué).

Elle offre aux entreprises et aux grands propriétaires immobiliers des solutions clés en main comme l’installation de ruches d’abeilles et de jardins pour pollinisateurs afin de les aider à atteindre leurs objectifs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).

L’entreprise montréalaise compte sur le savoir-faire de Round13 pour soutenir le développement de sa plateforme technologique MaRuche, qui permet à ses clients de rester connectés avec leur projet Alvéole et de mesurer leur impact social et environnemental. Depuis sa fondation en 2013, Alvéole a rayonné dans 40 villes réparties dans 6 pays.

À Cacouna, un site terrestre pour observer les bélugas

Une vraie plateforme sur laquelle on peut mettre les pieds, pas un truc numérique sur le web. Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) a accordé une contribution non remboursable de 800 000 $ à la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk (PNWW), dans le Bas-Saint-Laurent, pour la réalisation d’un site terrestre d’observation des bélugas.

Le lieu, exceptionnel, donne sur une pouponnière à bélugas située au large. DEC estime que le site, situé à Cacouna, contribuera à développer l’attractivité touristique de la PNWW, à hausser l’achalandage de la MRC de Rivière-du-Loup et à attirer de la clientèle pour plusieurs PME de la région.

Le projet, qui veut favoriser la protection de l’espèce en permettant l’étude de ses comportements, mise également sur l’adoption de pratiques écoresponsables telles que la réduction de la consommation d’eau, d’électricité et de carburant, ainsi que sur la récupération d’énergie.

« En conformité avec nos valeurs profondes, le site d’observation des bélugas Putep’t-awt fait de la protection de la biodiversité un vecteur de développement touristique », a commenté par communiqué Jacques Tremblay, Grand Chef de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.

Le chiffre

25

Avec l’inauguration le 9 novembre dernier de sa nouvelle boulangerie, boulevard Roland-Therrien à Longueuil, Première Moisson compte désormais 25 succursales, 24 au Québec et une à Ottawa. L’investissement de 2 millions mettra du beurre sur le pain d’une quarantaine d’employés.