Depuis toujours, les récoltes de fruits et légumes ont été influencées par les aléas de la météo. Or, les changements climatiques vont amplifier le phénomène. Courchesne Larose, entreprise importatrice québécoise, met en place un large réseau partout dans le monde pour y faire face.

Le défi

L'évolution des moyens de transport permet maintenant d'importer assez facilement des aliments de partout sur la planète. Les importateurs ne sont toutefois pas à l'abri des caprices de dame Nature.

Certains phénomènes météorologiques, comme El Niño et La Niña, peuvent notamment causer d'importants dégâts aux cultures. Cette situation peut aussi représenter tout un casse-tête pour les importateurs de fruits et légumes. « Le plus récent El Niño a été très important, indique Guy Milette, vice-président exécutif chez Courchesne Larose. Il a apporté, durant la période d'hiver, des épisodes de sécheresse, de gel, d'inondations, de pluies abondantes, etc. On a eu tous les problèmes potentiels que dame Nature peut faire déferler. »

Quant à La Niña, elle est moins dévastatrice, mais elle peut néanmoins causer des dommages importants.

« Il y a eu des gels au Mexique. Des producteurs nous ont envoyé des photos de champs de salade et d'échalotes complètement gelés. » 

- Guy Milette, vice-président exécutif chez Courchesne Larose

Or, les experts prévoient que les événements météo extrêmes seront de plus en plus fréquents dans les années à venir en raison des changements climatiques. Courchesne Larose doit donc poursuivre ses efforts pour s'y adapter et continuer de répondre aux besoins de ses clients.

La solution

Comment parvenir à réagir rapidement en de telles circonstances  ? « Nous avons développé un mode de défense qui consiste à voyager à travers le monde sans chercher à répondre à un besoin actuel, explique M. Milette. Si on va en Espagne, par exemple, ce n'est pas nécessairement pour acheter des produits dont nous avons besoin maintenant. C'est important de développer un réseau international d'entreprises productrices. Lorsqu'une fenêtre d'opportunités va s'ouvrir, nous allons déjà connaître les entreprises. »

Dans ce domaine, la capacité à réagir rapidement est primordiale. Lorsque se présente un problème comme la contamination de la laitue romaine, par exemple, tous les importateurs cherchent une solution de remplacement simultanément. « Après 72 heures, c'est fini, plus rien n'est disponible, indique M. Milette. Il faut être prêt. »

Courchesne Larose s'est aussi transformée pour faire face à l'évolution de son environnement d'affaires. « Aujourd'hui, il faut être plus qu'un grossiste et nous sommes allés chercher une certaine verticalité dans notre développement, explique M. Milette. Nous sommes maintenant rendus un groupe de sept entreprises complémentaires. »

Il y a trois ans, l'entreprise a notamment acquis 50 % du producteur et importateur Dandrea Produce, au New Jersey. Cela lui permet notamment d'avoir un meilleur pouvoir d'achat.

L'an dernier, Courchesne Larose a aussi acheté une ferme biologique au Mexique. « Nous pouvons offrir des prix plus compétitifs, précise M. Milette. Lorsqu'on discute avec une grande chaîne, on peut dire que nous pourrons fournir les poivrons nécessaires à leur promotion dans trois semaines. Nous ne sommes plus dépendants des producteurs qui vont vendre au plus offrant. »

Courchesne Larose en bref

Fondée en 1918

Siège social à Montréal

300 employés

Importe des produits d'une quarantaine de pays