La saison des Fêtes gruge les portefeuilles. Les échanges de cadeaux coûtent cher, et on offre parfois des babioles pour lesquelles nos proches n'auraient pas payé un sou. Voici différentes idées de cadeaux de Noël qui, elles, valent assurément plus que leur pesant d'or.

DES CADEAUX ORIGINAUX QUI S'APPRÉCIENT

Machine à pain, gadgets électroniques, paires de chaussettes. Tous de beaux cadeaux qui donnent son sens à l'expression « C'est l'intention qui compte ». Voici quelques idées-cadeaux, certaines réalistes, d'autres extravagantes, qui ont au moins le mérite de prendre de la valeur.

DONNER L'ÉPARGNE

Un premier choix sensé est de donner de l'argent à son enfant en versant des sommes dans son régime enregistré d'épargne-études, suggère Jacques Brouillard, planificateur financier chez Group Investors.

« Ça lui parlera moins qu'un gadget, c'est sûr, dit-il. Notre enfant ne pourra pas jouer avec son REEE autour du sapin le matin de Noël. »

Par contre, cette initiative lui enseignera l'épargne.

C'est aussi un moyen de faire bonifier son cadeau par le gouvernement. Le gouvernement fédéral ajoute 20 % à la somme que l'on investit alors que le gouvernement provincial ajoute 10 %.

Si on offre 1000 $ de REEE, les deux gouvernements ajoutent donc 300 $ au total - deux cadeaux en un.

« Évidemment, on peut aussi donner un autre cadeau à son enfant et indiquer dans sa carte qu'on investit pour ses études ! », dit Jacques Brouillard.

CELI

Autre option : mettre des sous dans le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) de notre enfant, s'il est majeur, ou lui faire un don en argent.

Dans tous les cas, il faut toutefois prendre garde lorsque vient le temps de faire ses impôts. Bien qu'un don à un proche ne soit généralement pas imposable pour la personne qui le reçoit, il peut mener à une imposition pour le donateur. Plus précisément, la personne qui fait le don se verra attribuer le revenu généré par le don.

« Si Lise fait cadeau de 10 000 $ à Olivier et qu'il utilise cet argent pour acheter un certificat de placement garanti à 2 %, alors cet intérêt de 2 % sera imposable chaque année pour madame aussi longtemps qu'Olivier sesra mineur. » - Jacques Brouillard, planificateur financier chez Group Investors

OEUVRE D'ART

Les cadeaux matériels comme les propriétés à revenus sont aussi soumis à une telle imposition.

Si on prévoit donner une oeuvre d'art, il faut aussi penser à l'impôt.

« Si on possède l'oeuvre depuis longtemps, et qu'elle s'est appréciée, on doit la faire évaluer avant de la donner, explique Jacques Brouillard. Si on l'a achetée à 5000 $ et qu'elle vaut maintenant 17 000 $, la différence de 12 000 $ sera considérée comme un gain en capital. »

UN CADEAU DE BON GOÛT

Le vin fait également un bon cadeau. Si on le choisit bien, il risque fort de prendre de la valeur avec le temps - à tout le moins, il devrait goûter meilleur.

« Si c'est pour un investissement, se tourner vers des appellations qui ont déjà une certaine réputation, comme le Bordeaux, une valeur sûre qui peut vieillir durant 25, 35, voire 50 ans. Il y a aussi le Barolo et le Barbaresco », dit la sommelière en chef à la Maison Boulud, Isabel Bordeleau.

Pour les prix, il faut s'attendre à payer plus de 100 $ la bouteille.

Certains vins peuvent doubler ou tripler en valeur, mais c'est assez spéculatif, admet Mme Bordeleau.

« Si on a l'intention de revendre le vin à profit, on doit s'assurer d'avoir de bonnes conditions de garde : bouteille couchée dans un endroit à l'abri de la lumière où il fait entre 10 et 14 ºC », ajoute Isabel Bordeleau

AUTRE CADEAU ORIGINAL : UNE VOITURE CLASSIQUE

« Je dis toujours que c'est moins risqué que la Bourse, car ce sont des valeurs sûres. Vous pouvez aller à la banque avec votre voiture, mais pas avec une oeuvre d'art », dit Gilbert Bureau, président-fondateur du Club des voitures anciennes du Québec

Il connaît beaucoup de personnes qui ont donné une voiture en cadeau à leur conjoint, conjointe ou enfant. Des exemples de bagnoles offertes ? Une Oldsmobile décapotable 1949, un Ford Modèle T et une Corvette 1958.

« Une voiture ancienne n'est pas une cravate que l'on porte une seule fois, dit Gilbert Bureau. C'est un plaisir et un investissement. »

Mais quel potentiel de croissance représente une voiture classique ?

« Ma Cadillac 1926 valait 3250 $ en 1926, raconte Gilbert Bureau. Dans les années 80, une voiture comme la mienne valait autour de 30 000 $. »

Combien vaut-elle aujourd'hui ?

Plus de 90 000 $.

DES LIVRES À OFFRIR POUR FAIRE RIRE ET ENRICHIR

La finance personnelle est amusante et accessible. Parfois drôles, jamais techniques, ils parlent souvent d'argent sans même parler d'argent. D'excellents cadeaux de Noël. Avec des bouquins comme ceux-ci, pas d'excuse pour éviter de s'enrichir.

UN BARBIER RICHE

David Chilton

Dans ce livre, paru en anglais en 1989, l'auteur raconte avec humour le quotidien de Roy, un sage barbier fictif de l'Ontario qui conseille ses clients et amis au sujet de leurs finances. Ses trucs, comme celui d'investir 10 % de leur revenu, relèvent du gros bon sens.

Dans la version francophone, l'histoire se déroule au Québec. Roy s'appelle plutôt Armand.

« Ce livre m'a appris qu'on doit se payer en premier. Si je ne mets rien de côté avant de dépenser, je n'accumulerai rien », dit Sylvain B. Tremblay, vice-président, gestion privée, chez Optimum.

THE MILLIONAIRE NEXT DOOR

Thomas J. Stanley et William D. Danko

Ce livre est un autre classique, bien qu'il n'existe pas en français. Paru en 1996, il présente sept traits psychologiques que les auteurs - des chercheurs - ont observés chez les gens à haute valeur nette.

Leur propos : tout le monde peut devenir millionnaire. Il s'agit d'établir des priorités.

« On est souvent incohérent, constate Sylvain B. Tremblay. On veut être millionnaire, mais on dépense comme un trou ! Première leçon du livre : être frugal. Il ne faut pas tout dépenser. Autre leçon : on n'est pas notre voiture. Moi, j'ai une Yaris. Petit, mais économique. C'est parfait. »

L'ÉVEIL DE VOTRE PUISSANCE INTÉRIEURE

Anthony Robins

Lancé en 1992, ce livre présente des techniques et des stratégies pour maîtriser nos émotions, notre vie et nos finances.

« Il y a beaucoup d'idées à retenir là-dedans. Je regarde mon livre et je remarque que j'ai tout annoté », dit Sylvain B. Tremblay.

L'accent mis sur le caractère psychologique de la finance personnelle est, selon lui, très pertinent.

« Accumuler de l'argent, par exemple, est uniquement relié à notre comportement de consommateur. C'est juste ça. Si on ne priorise pas l'épargne, on n'épargnera pas. Un livre comme celui-là nous aide à modifier notre comportement. »

RÉFLÉCHISSEZ ET DEVENEZ RICHE

Napoleon Hill

Dans ce livre, paru d'abord en 1937, l'auteur raconte ses observations quant aux habitudes et caractéristiques des gens riches et puissants. Il a entre autres étudié et interviewé des hommes comme Andrew Carnegie, Henry Ford et Thomas Edison.

« Ce livre est une coche au-dessus des autres, estime Sylvain B. Tremblay. Il présente une recette pour s'enrichir, c'est très inspirant. »

Quelques ingrédients ? Croire en soi, s'entourer de personnes talentueuses et apprendre continuellement.

« C'est un peu macho parce que c'est écrit il y a plusieurs décennies, dit Sylvain B. Tremblay. Mais c'est du vrai bonbon ! »

CE QU'IL EN COÛTERA AU PÈRE NOËL CETTE ANNÉE

654 $ : Dépenses prévues des ménages québécois pour la période des Fêtes

2,3 % : Hausse des dépenses en cadeaux par rapport à l'an dernier

38 % : Consommateurs qui recherchent le meilleur prix pour leurs achats

25 % : Consommateurs qui se limitent aux articles sur leur liste

31 % : Proportion des Québécois qui font leurs achats des Fêtes en décembre

220 millions : Montant prévu en dollars des dépenses en chèques-cadeaux durant les Fêtes au Québec

37 millions : Hausse en dollars du montant prévu des dépenses en chèques-cadeaux par rapport à 2014

Source : Conseil québécois du commerce de détail

DES FORMATIONS POUR TOUS

À un proche qui aime les discussions en personne, on peut offrir une formation ou l'inscrire et l'accompagner. Il existe de tout pour tous les besoins, des ateliers de préparation à l'achat d'une maison aux cours d'apprentissage des rudiments de l'investissement. Et ça rapporte.

UQTR

L'Université du Québec à Trois-Rivières offre gratuitement le cours en ligne intitulé « La littératie financière et fiscale ouverte à tous ». Il demande de trois à quatre heures de travail hebdomadaires durant cinq semaines. L'hiver dernier, 6404 personnes étaient inscrites ; 1846 étudiants ont obtenu l'attestation de réussite.

Les outils d'apprentissage : lectures, vidéos et échanges sur un forum de discussion.

« Je n'ai pas encore suivi la formation, mais l'initiative m'apparaît intéressante », dit Camille Beaudoin, directeur de l'éducation financière à l'Autorité des marchés financiers.

« On demeure chez soi. Pas de gêne à se présenter dans une salle de cours. »

MEDAC

Le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC) offre une formation sur l'investissement, de quatre cours de trois heures, destinée au grand public.

« Le premier cours est une introduction aux marchés financiers. Le second enseigne à bien déléguer la gestion de ses placements. Le troisième vise à apprendre à gérer soi-même ses investissements. Le quatrième explique comment faire le suivi de son portefeuille », dit Normand Caron, responsable de la formation.

Les prix en 2015 : 190 $ taxes incluses pour un cours ; 690 $ pour les quatre.

On peut s'inscrire maintenant pour les cours à venir en mars.

ACEF

Le réseau des associations coopératives d'économie familiale (ACEF) offre une variété de cours relatifs aux finances personnelles à différents moments de l'année.

L'ACEF de l'Est de Montréal, par exemple, offrira les cours « Atelier de solutions aux dettes » et « Un parcours vers une retraite qui me ressemble » en janvier prochain. Le premier est gratuit, le second coûte 50 $ par personne ou 65 $ par couple.

D'autres formations, comme « Cours d'accession à la propriété » et « Le budget, vecteur de projets » seront offertes, respectivement, en février et en mars.

COLLÈGE DE ROSEMONT

Le collège de Rosemont offre six cours sur des thématiques différentes. Les trois cours offerts en janvier apprendront à l'élève comment gérer ses placements boursiers, préparer sa retraite et faire ses impôts.

« Un élève peut parfois payer son cours en quelques mois grâce aux compétences qu'il a acquises », dit Dominique d'Anjou, conseiller pédagogique à la formation continue.

Le public cible, c'est le grand public. Pas de cours préalables. L'apprentissage est axé sur l'acquisition de compétences pratiques, utiles.

Il y a 10 trimestres de cours de trois heures - une par semaine. Le coût : 325 $, taxes incluses.