Le produit: Des applications iPod et iPad pour les enfants Le hic: Sur TapZoo Chrismas, les enfants ont fait des transactions de plus de 500$ sans avoir à entrer de mot de passe. «Quand le jeu est «gratuit» et qu'il s'adresse aux enfants de «quatre ans et plus», tu ne t'attends pas à ce que ça soit dangereux» - Christine Au bout du compte: Normalement, il faut un mot de passe pour procéder à une transaction... mais pas lorsque le dernier achat a eu lieu moins de 15 minutes auparavant. Pour éviter les ennuis, les parents doivent ajuster le Contrôle parental de l'appareil.

Appâter des tout-petits pour facturer 520$ à leurs parents? Avec un iPad ou un iPod, c'est un vrai jeu d'enfant.

En pleines festivités du jour de l'an, Christine a téléchargé l'application TapZoo Christmas sur le iPod de ses enfants de sept et huit ans. Le jeu «gratuit» s'adressait aux enfants de quatre ans et plus, selon la description fournie dans le AppStore par son concepteur Pocket Gems.

Christine croyait qu'il n'y avait aucun danger à laisser ses enfants s'amuser. Mais elle a reçu une facture d'environ 520$ parce que les enfants ont procédé à des achats intégrés à l'intérieur de l'application. Des exemples? TapZoo Christmas vend une poche de flocons de neige 1,99$. Les flocons sont virtuels, il va s'en dire. La sacoche de flocons coûte 49,99$. Et le camion de flocons vaut 99,99$!

Une vraie mine d'or pour le concepteur californien qui se vante d'avoir connu le mois le plus payant de son histoire. «Tous nos produits ont atteint le haut du palmarès des jeux les plus populaires dans le AppStore», précise le site web. L'entreprise fondée en 2009 aurait eu 18 millions de téléchargements des jeux Tap Zoo, Tap Farm, Tap Jungle et Tap Store, qui permettent aussi de faire des achats intégrés.

Et il y en a bien d'autres. Avec son Smufs' Village, la société Capcom occupe le haut du palmarès de jeux «gratuits» les plus rentables, un paradoxe en soi. Un seau de Schtroumphs coûte 4,99$, un boisseau de Schtroumphs 9,99$ et un baril de Schtroumphs 24,99$. Des Schtroumphs virtuels, rappelons-le.

D'autres exemples ? Avec l'application gratuite Coin Dozer, de Game Circus, il en coûte 24,99$ pour acheter 2500 «Coins». Avec le Bakery Story: Valentine's Day, de TeamLava, on peut acheter un lot de 580 «Gems» pour 99,99$.

Les achats intégrés peuvent porter à confusion pour les enfants qui sont habitués à utiliser de l'argent fictif dans plusieurs jeux électroniques. Pour eux, la nuance entre l'argent réel et virtuel n'est pas nécessairement claire... surtout quand on ne leur demande pas de mot de passe.

«Il faut le mot de passe pour faire un achat dans le AppStore, y compris pour les achats intégrés», nous a répondu la porte-parole d'Apple au Canada Tara Hendela.

Mais pas toujours. «Si vous avez effectué votre dernier achat ou votre dernière connexion dans l'iTunes Store moins de 15 minutes auparavant, vous n'avez pas à saisir à nouveau votre mot de passe», précise le site web d'Apple.

Comme le parent doit entrer le mot de passe pour télécharger l'application «gratuite», l'enfant peut ensuite faire des achats sans qu'on lui redemande le mot de passe. Il est parti pour la gloire...

Pour éviter les ennuis, «les parents peuvent utiliser les fonctions du Contrôle parental pour restreindre le téléchargement d'application et empêcher les achats intégrés», ajoute Mme Hendela.

Très sage conseil. Mais beaucoup de parents ont dû payer pour l'apprendre, comme en témoigne les plaintes de consommateurs dans des forums de discussion. Plusieurs ont reçus des factures imprévues de centaines de dollars de Pocket Gems.

D'ailleurs, l'organisme américain Better Business Bureau décerne la note «F» a Pocket Gems, précisant qu'elle ne règle pas les plaintes des consommateurs. La société n'a pas répondu à La Presse.

Heureusement, la Loi sur la protection du consommateur du Québec permet aux consommateurs de demander à l'émetteur de leur carte de crédit la «rétrofacturation» d'un achat à distance (téléphone, Internet, etc.) lorsque le commerçant n'a pas respecté les règles du jeu.

C'est justement ce que Christine a fait. L'émetteur a annulé sa carte et lui a remis le montant au complet. Tout est bien qui finit bien.