Sans surprise, les bénéfices d'exploitation des entreprises canadiennes se sont effondrés au quatrième trimestre de 2008. Mais en même temps, le secteur manufacturier a causé une «agréable surprise», selon l'économiste Marc Pinsonneault, de la Financière Banque Nationale.

«En dépit de revenus d'exploitation en baisse de 2%, les profits étaient presque équivalents à ceux du troisième trimestre (-0,2%), observe l'économiste. En particulier, les constructeurs automobiles et les fabricants de pièces ont perdu de l'argent, mais pas beaucoup plus qu'au trimestre précédent.»

 

Les manufacturiers de produits métalliques et de machinerie, d'équipement de transport, de nourriture de même que de breuvages alcooliques et de tabac ont tous connu des améliorations de leurs bénéfices de plus de 10%. Notons que M. Pinsonneault n'inclut pas les produits pétroliers dans le secteur manufacturier.

Globalement, les bénéfices des entreprises canadiennes ont reculé de 16,3% (12,7 milliards) au pays, la plus forte chute en 16 ans. Le secteur de l'énergie, avec des profits en baisse de 43%, est le principal coupable. Les financières ont quant à elle dégagé 4,4 milliards de moins en bénéfices, une culbute de 21,8%.

Les marges bénéficiaires sont retombées de leur nuage. «Après avoir atteint un sommet historique de 9,68% le trimestre précédent, la marge bénéficiaire a fortement reculé à 8,37%», remarque Mathieu D'Anjou, économiste senior au Mouvement Desjardins.

Au final, les résultats montrent bien que les entreprises canadiennes de la grande majorité des secteurs, exportateurs ou non, sont frappés par la crise.

«Cette baisse marquée de la profitabilité des entreprises canadiennes explique la chute de l'indice S&P/TSX et risque de continuer à nuire au marché boursier au cours des prochains mois», note M. D'Anjou.

De son côté, la Banque Nationale s'attend à une baisse des bénéfices de 9,4% au Canada pour 2009.