(Montréal) Las de voir des signaleurs routiers être blessés ou tués au travail, le syndicat des Métallos demande un grand ménage de l’industrie pour y accroître la sécurité, la formation et l’information. Il veut aussi lancer une ligne de dénonciation.

L’industrie de la signalisation routière est maintenant régie par un comité paritaire employeurs-travailleurs, depuis qu’un décret a été adopté à cet effet par le gouvernement du Québec.

En entrevue lundi, Nathalie Perron, présidente de la section locale concernée du syndicat des Métallos, rapporte plusieurs problèmes dans l’industrie : des petites entreprises lancées sans trop de formation, des formations exclusivement en ligne aux travailleurs, des compétences qui ne sont pas suffisamment vérifiées, un manque d’information du public, un manque d’inspections des chantiers, etc.

« Il y a des « faiseux » ; il y a tous genres de compagnies qui vont se partir une compagnie sur le coin de la rue, de leur garage », dénonce Mme Perron.

Le syndicat des Métallos, qui est affilié à la FTQ, demande qu’une entité encadre mieux l’industrie pour veiller à la certification des agences de signalisation routière, pour vérifier la conformité des équipements, pour inspecter les travaux de signalisation afin qu’ils soient conformes et pour mettre en place une formation complète qui mènerait à l’obtention de cartes de compétence.

Le syndicat croit que le comité paritaire, nouvellement créé avec le décret, serait habilité à jouer ce rôle de « régulation » de l’industrie, puisqu’il regroupe déjà des représentants des entreprises et des travailleurs. Normalement, un comité paritaire gère les conditions de travail dans une industrie donnée.

Le syndicat rapporte que la CNESST a enregistré 215 lésions liées au travail chez des signaleurs routiers en 2022 seulement. Et c’est sans compter 19 décès depuis 2008, ajoute-t-il.

Les Métallos comptent même lancer une « ligne de dénonciation » au mois de mai, pour permettre à ceux qui constatent une non-conformité, un problème de le faire savoir.

« On espère que le gouvernement va entendre nos revendications pour régulariser la situation dans les chantiers de construction, la sécurité de nos travailleurs. Ça ne peut plus continuer comme ça. Il faut vraiment que ce soit tout resserré au niveau de la sécurité, des cartes de compétence, (et qu’il y ait) plus de présence sur les chantiers routiers aussi », a plaidé Mme Perron.