L'interdiction du virage à droite au feu rouge à Montréal est là pour rester. Le maire Michael Applebaum et le responsable des transports de la métropole, Réal Ménard, refusent catégoriquement de rouvrir ce débat.

Il y a dix ans, le Québec permettait le virage à droite au feu rouge partout dans la province. Seule la métropole a refusé de prendre ce virage, menant à l'interdiction de cette pratique sur l'ensemble de l'île. «On ne rouvrira pas ce dossier, Il n'y a aucun appétit pour ça», assure Réal Ménard, responsable des transports au comité exécutif.

L'élu rappelle que Montréal a opté pour l'utilisation de flèches aux feux de signalisation pour retarder les virages à droite aux intersections. «Ça donne une protection de neuf secondes aux piétons et on croit que l'introduction du virage à droite au feu rouge entrerait en conflit avec cette mesure», dit Réal Ménard. Cette mesure avait permis de réduire de 23% le nombre de collisions aux feux de circulation entre 1991 et 1995.

Même son de cloche du maire Michael Applebaum. «La meilleure chose est de conserver cette interdiction, pour la sécurité des piétons». Il rappelle que 133 policiers montréalais sont spécifiquement affectés à la circulation routière et ont permis d'améliorer le bilan en ce qui concerne les accidents. «Nous vivons dans une ville où les gens aiment marcher.»

La Ville de Montréal doit d'ailleurs présenter sous peu une série d'actions pour améliorer la sécurité des piétons à Montréal, où 17% des déplacements se font à pied. Le virage à droite au feu rouge ne fait pas partie des recommandations, a-t-on confirmé à La Presse.

Le président de la commission des transports, Luis Miranda, se dit pour sa part en faveur de permettre le virage à droite au feu rouge sur l'île. «Personnellement, je serais en faveur. Je vais à Toronto et à d'autres endroits où on peut le faire et je ne vois pas pourquoi à Montréal on ne pourrait pas. On n'est pas moins compétents pour conduire.»

Celui qui est également maire d'Anjou dit toutefois respecter les opposants ne ne pas envisager imposer un tel virage. «Je crois que la majorité des gens sont en faveur, mais cette majorité est prête à accommoder la minorité pas d'accord», dit Luis Miranda.