À la lumière des révélations qui ont été faites devant la commission Charbonneau, la chef de Vision Montréal, Louise Harel, estime que «les Montréalais se sont fait voler les élections de 2009».

Ces élections avaient permis au parti de l'ex-maire Gérald Tremblay, Union Montréal, de rafler 66 des 103 postes d'élus de la métropole. Mme Harel estime que cette vague a été rendue possible par les centaines de milliers de dollars que le parti a recueillis illégalement, notamment par un système de ristournes de 3% sur la valeur des contrats accordés par la Ville.

«Une semaine avant la période électorale, ils ont distribué un dépliant magnifique, directement à la porte de chaque électeur, rappelle-t-elle. Cet argent a aussi servi à payer des armées de bénévoles.»

De plus, le parti recevait chaque mois «une Pentecôte de 7000 à 8000$ en dons anonymes», accuse la chef de l'opposition. «Leurs moyens étaient considérables. Il y a eu un détournement de démocratie.»

En point de presse, le maire Michael Applebaum, qui a été élu sous la bannière d'Union Montréal de 2001 à 2009, soutient qu'il a toujours fait campagne avec de l'argent propre. «On n'était pas impliqué dans ce système. Chaque fois qu'on a fait des levées de fonds, toutes les règles ont été respectées, ç'a été fait en bonne et due forme.»

Il reconnaît cependant que les plus récentes révélations, selon lexquelles, notamment, le conseiller Cosmo Maciocia aurait réclamé 60 000$ comptant, «sont préoccupantes et troublantes».

Projet Montréal réagit

Du côté de Projet Montréal, le leader Marc-André Gadoury est d'accord pour qualifier les élections de 2009 de «volées». Il met cependant les deux autres partis, Vision et Union Montréal, dans le même panier. «Les deux ont tenté de voler les élections. Ça a fonctionné dans un cas, pas dans l'autre.»

Il convient cependant que la «fraude» dont il accuse Vision Montréal, soit d'avoir dépassé le montant maximum autorisé pour les cautions, est d'une autre trempe que celles qui entachent actuellement l'image d'Union Montréal devant la commission Charbonneau.

Le conseiller Gadoury demande cependant le même traitement dans les deux cas: «On demande à Union Montréal ce qu'eux-mêmes exigeaient de Vision Montréal: rembourser les montants obtenus par fraude.»