Mitch Garber ne votera pas pour Denis Coderre. Mais il a une bonne raison : il n'habite pas Montréal. Le dragon appuie toutefois le maire de Montréal dans sa quête d'un second mandat, parce qu'il a redonné de la valeur à la « marque de commerce » de la ville.

L'homme d'affaires bien connu a aussi de bons mots pour Valérie Plante, cheffe de Projet Montréal, avec qui il s'est entretenu au téléphone.

« J'ai été impressionné par son intelligence et par sa gentillesse, dit-il. Par contre, c'est difficile de ne pas saluer le travail réalisé par Denis Coderre. Quand on pense à l'image de Montréal il y a quatre ans, ça prend vraiment une bonne raison pour le remplacer. »

La confiance à un sommet

Cela dit, le véritable vote de Mitch Garber va pour le Québec dans son ensemble. Et c'est sa vision qu'il livrera ce midi à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Son plaidoyer visera à rassembler les forces vives de la province. L'essentiel de son message portera sur les bons coups réalisés au cours des dernières années. Et, surtout, sur les défis à relever.

« On a le taux de décrochage scolaire le plus élevé au pays. Le revenu moyen des ménages au Québec est le plus bas au pays. Et on a un service de santé très complexe. »

Les discours du président du conseil du Cirque du Soleil sont toujours très suivis. Pas moins de 250 personnes sont attendues, aujourd'hui, à l'hôtel Bonaventure.

L'an dernier, à la tribune du Cercle canadien de Montréal, il avait plaidé pour la fin des « deux solitudes » entre francophones et anglophones. Sa remarque concernant le manque d'ouverture de certains Anglo-Québécois à l'égard de la culture francophone avait alimenté les discussions.

Ce midi, le titre de sa conférence est « Pouvons-nous éviter le piège américain de la partisanerie politique et de l'obstruction des faits par les médias ? »

« Je glisserai un mot sur le danger des fake news, dit-il. Mais je me concentrerai davantage sur les progrès économiques et sur les enjeux à discuter. »

Trois grands défis

Lors de son allocution, Mitch Garber constatera que l'économie et le sentiment de confiance à Montréal et au Québec sont à des niveaux très élevés. « Pour moi, c'est à un sommet depuis 40 ans ! », lance-t-il.

Il remarque que « ça bouge beaucoup ». Pour preuve : « le nombre de grues au centre-ville et la hausse des investissements de l'extérieur, dit-il. Puis, l'ouverture des bureaux de Facebook et autres ». Sans compter, ajoute-t-il, qu'on assiste aux « meilleurs » taux d'emploi et de satisfaction des PME depuis très longtemps. 

« On a des élections qui s'en viennent à la mairie et au provincial. Ce sera difficile de faire concurrence à des régimes qui connaissent de très bons chiffres. J'espère qu'on ne tombera pas dans la façon de faire des États-Unis avec de la politique sale. »

Au contraire, pense-t-il, il faut profiter de la situation pour avoir des « débats sérieux et intelligents ». À son avis, il est l'heure de parler de décrochage scolaire, d'enrichissement collectif et de moyens pour améliorer le système de santé.