Le maire de Laval, Marc Demers, annonce avoir mis un terme à une pratique pour le moins irrégulière de financement des infrastructures à la ville dont personne n'était au courant, semble-t-il.

Le directeur général de Laval, Serge Lamontagne, a indiqué avoir découvert que, depuis 2006, la municipalité percevait à l'avance des sommes qui devaient être destinées au financement de travaux d'infrastructures.

La Ville de Laval aurait ainsi perçu près de 5 millions de dollars auprès de promoteurs immobiliers. Ces sommes étaient apparemment réclamées aux promoteurs en vue de la réalisation de leurs projets immobiliers qui nécessitaient des infrastructures comme des rues, des trottoirs et des liens aux réseaux d'aqueduc et d'égout, par exemple.

Bien qu'il soit normal pour une ville d'exiger des sommes de promoteurs pour payer les infrastructures reliées à leurs projets, la manière dont ces sommes auraient été obtenues serait contraire aux lois municipales.

Il semble en effet qu'elles aient été perçues sans le consentement des élus et sans adoption d'un règlement d'emprunt. De plus, aucune directive et aucun protocole n'encadraient la pratique.

Le maire Demers a qualifié cette situation de «totalement incompréhensible et fort préoccupante pour plusieurs raisons, notamment parce que l'ex-maire (Gilles) Vaillancourt était au coeur de cette pratique».

Marc Demers a annoncé qu'un mandat sera confié à la vérificatrice générale pour analyser les aspects financiers du dossier, que le Bureau d'éthique et de conformité de la Ville sera saisi de l'affaire et que le ministère des Affaires municipales sera appelé à procéder à l'analyse exhaustive du dossier.

L'opposition a vivement réagi à cette annonce, dénonçant de prime abord le fait d'avoir été exclue du point de presse du maire. Dans un communiqué, le porte-parole Jean-Claude Gobé s'est demandé depuis quand le maire était au courant de cette pratique, comment les sommes étaient perçues et s'il s'agissait ou non d'un emprunt.

M. Gobé a également demandé sur quelles preuves on pouvait affirmer que l'ex-maire Vaillancourt était au coeur de cette pratique.

Il a reproché au maire Demers «d'agir imprudemment, à la fois comme juge et parti, sans attendre les résultats des enquêtes».