Même s'il obtient un gouvernement majoritaire, le chef conservateur, Stephen Harper, n'entend pas nommer à la Cour suprême des juges qui seraient plus sympathiques à ses politiques.

En 2006, le même Stephen Harper avait critiqué le système de justice, au Canada, qu'il considérait comme influencé par des juges nommés par le Parti libéral et poursuivant un agenda d'activistes sociaux.

Depuis, son gouvernement a fait deux nominations à la Cour suprême, dont une sans processus de consultations, en raison du déclenchement d'élections générales en 2008 et de la prorogation du Parlement, quelques mois plus tard.

Or, trois des neuf juges de la Cour suprême devront être remplacés dans les prochaines années.

Interrogé à ce sujet, de passage en Ontario, le chef conservateur a promis de maintenir un processus de consultations ouvert et transparent pour ces nominations.

«Nous avons choisi dans le passé deux candidats extraordinaires pour la Cour suprême, a dit M. Harper. Nous choisirons des gens qui sont des personnalités fortes et indépendantes du monde de la justice.»

La feuille de route et l'attitude des candidats seront analysées attentivement, a ajouté le chef conservateur.

«Il y aura une vaste consultation avec le public et la communauté légale. Et il y aura la possibilité pour le Parlement, à travers un comité, d'examiner nos nominations avant la décision finale», a-t-il promis.

Un Sénat élu

Stephen Harper espère par ailleurs que l'obtention éventuelle d'une majorité de sièges à la Chambre des communes lui permettra d'enclencher sa réforme du Sénat, qui traîne sur les tablettes du Parlement depuis l'élection des conservateurs, en 2006.

Trois projets de loi ont été présentés, dont un proposant de limiter le mandat des sénateurs à huit ans et un autre pour avoir un Sénat élu.

Certaines provinces, dont le Québec, critiquent cette réforme et estiment que toute modification au Sénat nécessiterait un changement constitutionnel, ce que les conservateurs refusent de faire.

M. Harper a indiqué qu'il était même prêt à se rendre en Cour suprême, «si nécessaire», pour pousser son projet de réforme du Sénat.