Après une pluie d'injonction pour la reprise des cours, les juges du Québec pourraient bien se retrouver avec un autre type de demande: des recours collectifs pour le respect de la grève étudiante.

La Presse a appris qu'un groupe d'étudiants en grève de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) ont mis en demeure leur institution. Ils refusent d'être pénalisés pour avoir manqué des cours et lancent un avertissement clair: un recours collectif sera déposé si la direction refuse de respecter leur grève.

«Un membre en grève de [l'association étudiante de l'UQO] ne peut être pénalisé de quelque manière que ce soit par l'Université, les professeurs ou les chargés de cours pour tout travail qu'il ne remet pas ou tout examen auquel il ne se présente pas durant la grève», argue l'avocat des étudiants dans sa mise en demeure, Me Bruno Grenier.

La situation est houleuse à l'UQO depuis deux semaines. L'université a été le théâtre d'affrontements violents la semaine dernière, alors qu'elle tentait de reprendre ses activités. Cent cinquante et une personnes y ont été arrêtées en une seule journée.

L'université est visée par une injonction ordonnant la reprise des cours. Devant le brasse-camarade de la semaine dernière, l'université a demandé à plusieurs professeurs de se tourner vers Internet pour reprendre leurs activités.

«Tant que durera la grève, vous ne pourrez pénaliser un étudiant en grève et cela même si vous reprenez certaines activités universitaires sous l'effet d'une injonction», soutient l'avocat.