Main dans la main, un millier d’opposants aux mesures sanitaires ont formé une chaîne samedi, aux abords d’une voie de desserte de l’autoroute 20, à Belœil, en scandant « Liberté ! Liberté ! Liberté ! ».
Durant l’après-midi, les manifestants ont transformé ce tronçon de route en festivités à ciel ouvert. Les klaxons de poids lourds et autres véhicules ont retenti, faisant lever au ciel les bras des gens formant la chaîne humaine. Bière à la main, des protestataires se sont déhanchés au rythme des airs pop, en agitant des drapeaux du Canada. Dans le brouhaha ambiant, des familles agitaient des animaux en peluche « pour la liberté des enfants ».
Des rassemblements semblables se sont tenus ailleurs dans la province, notamment à Lévis, Rimouski, Saint-Cyrille-de-Wendover et Rigaud. Une manifestation a aussi eu lieu à Ottawa. Malgré les assouplissements récents des mesures sanitaires, des protestataires présents à Belœil ont affirmé que ce n’était pas suffisant.
C’est le cas de Mélodie Gauvreau Capcha, résidante de Mont-Saint-Hilaire. « Ils disent qu’ils vont enlever certaines mesures sanitaires, mais c’est quasiment écrit dans le ciel qu’ils vont remettre ça au mois de juin », a estimé la mère de famille, arborant un bandeau aux couleurs de l’unifolié.
Assis à l’arrière d’une camionnette, David Bernard s’est déclaré du même avis. « Les mesures ne sont pas terminées du tout, a lancé l’homme, en compagnie de sa fillette de 4 ans. Ils les mettent dans leur coffre à outils et peuvent les sortir n’importe quand. »
Sur la voie de desserte, plusieurs voitures passant devant la chaîne humaine affichaient le message « Convoi de la liberté 2022 ». Mme Gauvreau Capcha raconte d’ailleurs s’être rendue à Ottawa il y a un mois, pour prendre part aux manifestations contre les mesures sanitaires. Après plus de trois semaines d’occupation du centre-ville de la capitale, les policiers ont finalement délogé les protestataires à la fin de février.
Marée de voitures à Belœil
L’évènement s’est déroulé sous surveillance policière. Les agents étaient aussi présents pour faire circuler les nombreuses voitures ayant envahi les rues de Belœil.
Près du parc Victor-Brillon, où des manifestants s’étaient rassemblés avant d’aller former la chaîne humaine, Laurie Robinson se tenait debout à travers l’ouverture du toit ouvrant d’une voiture. « Je veux retrouver mes droits et libertés brimés depuis deux ans », a lancé la résidante de La Prairie, agitant un drapeau du Canada et un autre du Québec, sourire aux lèvres.