Pendant trois ans, Diane Duranleau a fait la navette entre l'hôpital de Granby, où sa mère était hébergée, et son domicile de Sainte-Cécile-de-Milton. Chaque semaine, elle allait ramasser la poche de linge que les employés du CHSLD laissaient dans le placard de sa mère pour le laver chez elle. Aussi, elle a été furieuse de voir, il y a environ une semaine, l'avis émis par l'hôpital certifiant qu'il avait offert gratuitement le service de lessive à ses résidants au cours de ces trois années.

«Quand j'ai vu ça, c'est pareil comme si on m'avait donné un coup de poing dans la face, dit la dame. Ma mère a été hébergée de 1994 à 2000 et jamais, avant l'an 2000, ils ne nous ont dit qu'ils offraient ce service gratuitement!»

Mme Duranleau a eu cette surprise en se rendant au centre Villa Bonheur pour se procurer un formulaire afin de réclamer un dédommagement du CHSLD, tel que le lui permet un jugement des tribunaux. Ce jugement touche en fait la centaine de centres, dont quatre dans la région, impliqués dans le vaste recours collectif autorisé en 1998. Prononcé en 2007, il statue que les CHSLD doivent dédommager les résidants qui ont dû payer pour leur lessive personnelle ou la faire eux-mêmes.

Toutefois, comme trois autres CHSLD de la région et une cinquantaine répartis dans la province, l'hôpital de Granby affiche sur ses murs un avis disant qu'il «contestera automatiquement toute demande de réclamation visant la période pendant laquelle il soutient avoir offert gratuitement le service de lavage et d'entretien normal (...) des vêtements de ses usagers» dans son centre d'hébergement, situé au quatrième étage de l'institution. Les trois autres centres qui ont adopté cette même position sont le CHSLD Valcourt, à Val-Saint-François, la résidence Val-Joli, à Saint-Césaire, et celle de Sainte-Croix, à Marieville. Au total près de 300 personnes pourraient être touchées.