Sur la route du retour, avec un détour par l’archipel de La Maddalena.

L’île de Garibaldi

Au nord-est de la Sardaigne se trouve l’archipel de La Maddalena, auquel on se rend en traversier avec notre voiture (en prenant soin de ne pas réserver à l’avance, car les réservations sont une arnaque qui ne garantit même pas une place à bord). Après une courte traversée de la ville de Palau vers l’île principale de l’archipel, nous nous rendons à l’île de Caprera, accessible par un pont.

PHOTO SIMON GRAVEL, LA PRESSE

On profite de ce lieu paisible.

Qui dit Caprera dit Garibaldi, un des personnages les plus célèbres de l’histoire de l’Italie, qui y a passé ses dernières années. Dans un coin de l’île, on peut visiter la résidence du grand révolutionnaire, gardée par une colonie de chats. Dans un autre, sur une colline, on découvre le mémorial Garibaldi et un musée consacré à la naissance de l’Italie moderne.

Dans une vie si mouvementée – il a même combattu en Amérique latine –, Garibaldi a fait de ce lieu paisible sa base. Comme lui, on peut se promener dans la nature sauvage, dans les montagnes aux rochers sculptés par le vent, ou sur les plages, comme celle des due mari (la plage des deux mers), avant de repartir vers d’autres conquêtes.

Sur un rocher

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Castelsardo

Une ville carte postale, perchée sur une colline, apparaît au loin. Castelsardo restera longtemps en mémoire. Au sommet de la colline, on peut visiter le castello, mais c’est surtout la cattedrale di Sant’Antonio Abate qui nous marque. Nul besoin d’être amateur d’art religieux pour adorer les œuvres d’art qui la décorent et le point de vue sur la mer. Pas très loin, en face, se trouve une autre ville divinement belle construite sur un rocher : Bonifacio, en Corse. On peut s’y rendre facilement en traversier à partir de Santa Teresa Gallura.

Bain thermal

PHOTO FOURNIE PAR SIMON GRAVEL, LA PRESSE

Un bain thermal à Fordongianus

À Fordongianus, une centaine de kilomètres au nord de Cagliari, on peut visiter des thermes romains construits sous l’empereur Trajan, puis se glisser dans la rivière, en novembre, et profiter d’un bain à remous naturel gratuit, la tête appuyée sur une roche plate. À quelques mètres de nous, Leo, brasseur de bières belges d’origine japonaise, déguste un de ses élixirs, tout en observant un pont romain au loin et les ruines des thermes. Un couple d’Italiens, pensant n’être compris de personne, vient s’installer et s’exclame : « Ci sono solo turisti. Gli Italiani sono troppo stupidi per approfittarne ! » (« Il n’y a que des touristes, les Italiens sont trop bêtes pour en profiter ! »)

Fin de la boucle

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De retour à Cagliari, à la plage urbaine de Poetto

La route s’achève à Cagliari, après deux semaines à serpenter dans les montagnes, les mains parfois serrées sur le volant, à bord d’une voiture louée à un prix ridiculement bas sur le site Carigami. La plupart du temps, on ne voyait que des troupeaux de moutons dans une nature verte à perte de vue. Un soir, sur une crête de montagne, nous avons croisé un troupeau de vaches qui marchait sagement en bordure de route. Plus au nord, une volée d’oiseaux fous nous a hypnotisés.

Pour la dernière journée, une petite marche s’impose à la plage urbaine de Poetto, où pêcheurs côtoient planchistes, nageurs et navigateurs. Le temps nous a manqué pour faire la courte randonnée de la Sella del Diavolo (la selle du Diable), dont le point de départ est tout près. Il faudra revenir.