Après quelques années à sillonner le Québec et le reste du Canada, de nombreux Québécois amorcent un retour vers l’Europe. Pour ceux qui se sentent un peu rouillés, voici un petit tour d’horizon pour préparer un voyage outre-Atlantique.

L’agent de voyage

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Il est de plus en plus facile de planifier un voyage soi-même en utilisant les sites de réservations en ligne, mais le recours à un agent de voyage peut encore avoir des avantages.

« Il y a un surplus d’information dans le marché, il y a de l’offre de tous bords tous côtés, ça peut prendre un professionnel pour aider à démystifier le tout », déclare Chantal Lapointe, directrice de la stratégie de croissance chez Voyages CAA-Québec.

Elle ajoute que l’agent de voyage est reconnu par l’Office de la protection du consommateur comme prestataire officiel, ce qui permet d’avoir des recours en cas de pépin, qu’il s’agisse d’un vol annulé ou de bagages disparus.

« Ceux qui sont capables de faire tout ça par eux-mêmes, tant mieux, ils peuvent aller sur le web et s’amuser, affirme Steve Marcotte, directeur de l’agence Voyages Terre et Monde. Sinon, c’est une bonne idée de passer par une agence de voyages. Un agent est au courant de toutes les nouveautés, comme un nouveau permis pour visiter l’Europe qui devait entrer en vigueur cette année, mais qui a été repoussé à 2025. »

L’assurance voyage

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Avec les bouleversements qui ont marqué l’industrie du voyage pendant et après la pandémie, les voyageurs sont de plus en plus conscients de l’utilité d’une assurance voyage.

« Dès qu’on sort du Québec, que ce soit en Europe ou ailleurs, et même au Canada, il y a des soins qui ne sont pas couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec, ça peut coûter extrêmement cher, rappelle Chantal Lapointe, de Voyages CAA-Québec. Une assurance pour les soins médicaux d’urgence, c’est un sine qua non, ça prend absolument ça. »

C’est une bonne idée de regarder également du côté de l’assurance annulation et interruption de voyage.

« Dès qu’on engage des sommes d’argent pour des billets d’avion, une chambre d’hôtel, une location de voiture, il y a beaucoup de prestations qui ne sont pas remboursables », souligne Mme Lapointe.

Beaucoup de cartes de crédit et des assurances collectives offrent une certaine protection, mais il faut bien lire les petits caractères pour voir si cette dernière est suffisante.

Steve Marcotte, de Voyages Terre et Monde, recommande également de porter attention à sa classe de billets d’avion : certains transporteurs permettent d’annuler un vol quelques heures avant le départ avec une pénalité très raisonnable.

« Ça vaut la peine parfois de ne pas prendre le billet le moins cher et d’avoir la possibilité de l’annuler », note-t-il.

L’argent

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Les bons vieux chèques de voyage, ça n’existe plus. Les voyageurs comptent surtout sur leur carte de crédit pour couvrir l’essentiel de leurs dépenses à l’étranger.

« J’en ai toujours deux, une Visa et une Mastercard, déclare Chantal Lapointe, de Voyages CAA-Québec. Si je perds la première, si je me la fais voler, si elle est refusée, j’en garde toujours une autre dans le coffre-fort de l’hôtel ou dans ma petite pochette ventrale. »

Elle garde aussi une carte de guichet au cas où elle aurait besoin d’argent comptant. Mais en règle générale, elle change une petite somme en devises locales avant de quitter le Canada. Préférablement à sa banque, quitte à commander les devises en avance.

Il faut surtout éviter les bureaux de change à l’aéroport.

« Les frais sont plus élevés, soutient Steve Marcotte, de Voyages Terre et Monde. Ils se prennent une plus grosse cut. »

Lorsqu’on utilise sa carte de crédit à l’étranger, il peut arriver qu’un texte sur le terminal offre de convertir immédiatement la somme en dollars canadiens.

« C’est tentant parce qu’on se dit qu’on va au moins savoir combien ça coûte, mais ce n’est pas nécessairement le meilleur choix, il y a des frais qui sont généralement élevés », fait savoir Chantal Lapointe.

Les pourboires

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Faut-il laisser un pourboire dans un restaurant en Europe ?

Les pourboires, en Europe, ce n’était pas compliqué. Ça commence à changer.

« En Europe, en général, le pourboire, ou ce qu’on appelle le service, est inclus dans la plupart des factures pour la plupart des commerçants, déclare Chantal Lapointe, de Voyages CAA-Québec. En France, la norme était de laisser 1 euro si on était vraiment content. C’était à la discrétion des gens. »

Mais depuis quelques années, des employés dans les commerces de service commencent à s’attendre à recevoir un pourboire lorsqu’ils ont affaire à des Nord-Américains.

« Ils savent qu’en Amérique du Nord, on donne des pourboires », indique Mme Lapointe, qui rappelle que les gens qui travaillent dans l’industrie touristique subissent eux aussi les contrecoups de l’inflation.

« Je suis allé à un Club Med pour faire du ski, raconte Steve Marcotte, de Voyages Terre et Monde. Tout était inclus, mais nous, on a bien aimé notre moniteur de ski. Les Français avec qui j’étais ont décidé de lui laisser un petit quelque chose. Les pourboires, ce n’est pas obligatoire, mais je sais que des gens en laissent. »

L’hébergement

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Les types d’hébergement se sont multipliés au cours des dernières années. On peut toujours descendre à l’hôtel, mais on peut aussi opter pour une auberge, un gîte, une maison, un chalet, un appartement.

« Peut-être que je suis vieux jeu, mais j’aime bien les petits hôtels qui sont bien situés, avec le petit-déjeuner compris, dit Steve Marcotte, de Voyages Terre et Monde. Je n’ai pas à me casser la tête, surtout pour un week-end. Mais quand on reste plus longtemps, quelque chose comme un Airbnb, ça peut être intéressant. »

C’est surtout la possibilité de préparer ses propres repas, et donc d’épargner en frais de restaurant, qui peut être avantageuse.

« Et puis, c’est tellement le fun d’aller dans les épiceries locales et d’acheter des ingrédients locaux, affirme Chantal Lapointe, de Voyages CAA-Québec. C’est une intégration dans la culture locale. »

La location d’une maison ou d’un appartement permet aussi de se poser à un endroit et de rayonner autour.

« Il y a une conscience sociale qui émerge : je ne veux pas prendre 23 vols et me promener d’un pays à l’autre en Europe », note Mme Lapointe.

Steve Marcotte indique que les auberges de jeunesse permettent aussi de faire ses propres repas. Il note qu’elles ne sont pas réservées aux jeunes et qu’on y trouve souvent des chambres privées, et pas uniquement des dortoirs.

« Si quelqu’un voyage seul, ça lui permet de rencontrer des gens, de fraterniser. »

Les déplacements

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Il n’est pas toujours approprié de louer une voiture lorsqu’on voyage en Europe.

« Lorsque je vais dans une grande ville, ça ne vaut pas la peine, affirme Steve Marcotte, de Voyages Terre et Monde. Les transports en commun sont tellement efficaces qu’il s’agisse de trains, de bus, de tramways. Si, à la limite, tu es pressé pour te rendre à un endroit en particulier où il n’y a pas de transports en commun, tu prends Uber. »

Il précise qu’une auto est à considérer lorsqu’il s’agit de sortir des grands centres et d’aller visiter, par exemple, les châteaux de la Loire.

On peut alors louer une voiture, ou profiter d’un plan achat-rachat, une possibilité qui existe toujours.

« Ça ressemble énormément à une location sauf que techniquement, on est propriétaire et c’est beaucoup plus économique si on part plus de 30 jours », affirme Chantal Lapointe, de Voyages CAA-Québec.

Il reste que manœuvrer dans certains pays où l’on conduit à gauche, par exemple au Royaume-Uni, représente certains défis.

« Quand je suis allée en Irlande, j’ai pris des routes secondaires, je me suis rendue dans un stationnement de commerce pour m’exercer, comme quand on apprend à conduire, se rappelle Mme Lapointe. Il s’agit de développer ses réflexes. »

Certains suggèrent de se parler à voix haute pour se rappeler les gestes à faire lorsqu’on s’engage sur une autoroute ou lorsqu’on change de voie.

« Si on manque la sortie dans un rond-point, on ne panique pas, on fait un autre tour et on ressort en toute sécurité », poursuit Mme Lapointe.

Le téléphone cellulaire

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En Europe, on trouve de moins en moins de téléphones publics ou de téléphones dans les hôtels. Un téléphone cellulaire devient presque indispensable.

« La première chose à faire, c’est de regarder son forfait pour l’utilisation du cellulaire à l’international, indique Chantal Lapointe, de Voyages CAA-Québec. Ça tourne souvent autour de 15 $ par jour. »

Généralement, ce forfait itinérance se déclenche automatiquement, pour une journée entière, lorsqu’on tente de se connecter à un réseau à l’étranger. C’est simple, mais ça peut être coûteux si on suit cette voie tous les jours.

On peut aussi se procurer une carte SIM locale, ou encore une carte virtuelle eSIM, qui ne nécessite pas le chargement d’une carte physique dans son appareil.

« Par contre, on perd son numéro de téléphone pendant ce temps-là », affirme Mme Lapointe.

Il faut déterminer si on veut être connecté en permanence. En effet, on peut mettre son téléphone en mode avion et profiter du WiFi de son hôtel ou de certains endroits publics pour se connecter.

« Attention, ce ne sont pas des WiFi sécurisés, il faut faire attention si on a des transactions à faire », rappelle Mme Lapointe.

On peut communiquer au moyen d’applications comme WhatsApp, particulièrement populaire en Europe.

« Je suis allé une semaine en Europe, j’ai mis mon cellulaire en mode avion, raconte Steve Marcoux, de Voyages Terre et Monde. Quand je revenais à l’hôtel, ça faisait ding ding ding, puis je prenais mes messages sur WhatsApp. »