(Paris) Le gouvernement français se veut rassurant sur un éventuel impact des émeutes sur le tourisme à Paris qui ne connaît pas de « vague d’annulations », a affirmé mardi la ministre déléguée au Tourisme, Olivia Grégoire.

« Il faut garder son sang-froid, nous n’avons pas de vague d’annulations à Paris. J’ai échangé avec l’ensemble des plateformes ces derniers jours. Nous avons un frétillement à -0,5, -2 %, mais ça ne permet aucunement de tirer des conclusions », a assuré la ministre, au début de la saison touristique d’été et à un an des Jeux olympiques organisés dans la capitale française.

« Je crois donc qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter des problèmes aux problèmes » et « on tient bon sur le tourisme », a-t-elle poursuivi, à l’occasion d’un déplacement dans l’Essonne avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, disant toujours espérer que l’année soit « exceptionnelle » pour le secteur.

Des émeutes nocturnes très violentes, dont les images ont fait le tour du monde, ont éclaté dans plusieurs villes de France, notamment à Paris et sa banlieue, le 27 juin, après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué d’un tir à bout portant par un motard de la police. Depuis deux nuits, une accalmie semble se dessiner.

Selon le patron de l’Office de tourisme de Paris, Jean-François Rial, la situation est toutefois plus critique.

« On a déjà des milliers d’annulations. Sur début juillet, je pense qu’on est déjà autour des 20-25 % d’annulations à Paris sur la clientèle internationale et je ne serais pas étonné que ce soient les mêmes chiffres pour l’ensemble de la France », avait-il dit dimanche lors d’un entretien avec l’AFP.

« On avait une croissance de 25 % de la clientèle américaine à Paris depuis le début de l’année, qui compensait l’absence des Chinois et des Russes, et on faisait notamment un carton plein sur le haut de gamme », avait-il précisé.

Les clientèles japonaise, chinoise, américaine et sud-américaine sont notamment considérées comme particulièrement sensibles aux questions de sécurité quand elles voyagent.

L’influent syndicat patronal GNC, le Groupement national des chaînes hôtelières, a quant à lui identifié « entre 2 et 5 % de baisse sur (les) objectifs des dix premiers jours de juillet et les objectifs étaient très bons », a indiqué son président, Jean-Virgile Crance.

Le préjudice est « bien plus moral et parfois matériel pour les établissements touchés que sur l’activité qui devrait rester bonne sur l’été 2023, sauf retournement de situation de la sécurité intérieure », a-t-il ajouté lors d’un échange avec l’AFP.

La France a été secouée par plusieurs crises violentes depuis 2018, de la révolte des Gilets jaunes aux manifestations contre la réforme des retraites.