Cinq grands voyageurs racontent leur quête pour atteindre les coins les plus reculés de la planète.

> (Re)lisez « Rêver du bout du monde »

Ariane Arpin-Delorme

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Tout le monde a le goût du bout du monde, croit Ariane Arpin-Delorme. « L’important, c’est le dépassement de soi. »

« Avant d’aller au bout du monde, c’est difficile de comprendre ce qu’on peut y ressentir », explique Ariane Arpin-Delorme, qui a fait du voyage sa carrière, notamment avec son agence Esprit d’aventure, qui propose en temps normal des périples sur mesure aux quatre coins du monde. Ce sentiment d’être vraiment loin de tout, qu’elle trouve merveilleux, elle l’a notamment ressenti en longue randonnée en Australie et en Nouvelle-Zélande, où elle s’est retrouvée seule dans des régions inhabitées. « C’est une chance que beaucoup de gens n’ont pas. »

> Consultez le site web d’Esprit d’aventure

Bruno Blanchet

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Bruno Blanchet sur l’Amazone en 2009

« En 2010, je suis parti en croisière sur les traces de l’explorateur Ernest Shackleton, jusqu’en Antarctique, raconte Bruno Blanchet. Un jour, pour accoster, nous avons affronté une mer de Weddell démontée [très houleuse]. Le bateau a penché à 42 degrés, on a mangé une claque ! De retour au quai, on a croisé des Français qui arrivaient là-bas… en voilier. Wow ! Je me suis dit que j’aurais dû faire pareil. Sur la tombe de l’explorateur, à Grytviken, en Géorgie du Sud, j’ai senti à quel point j’étais privilégié. Le lieu géographique avait alors vraiment un sens. »

> Consultez le compte Facebook de Bruno Blanchet

Audrey Favre

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Le bout du monde, Audrey Favre le trouve souvent au bord de la mer, comme ici en Gaspésie. « Pour moi, le bout du monde reste la fin de la terre. Une fois les pieds dans l’eau, mes possibilités s’évanouissent… »

« Je me souviens d’une randonnée dans les Rocheuses, il y a deux ans, avec ma mère, relate Audrey Favre. On n’était pas si loin, au fond, mais on a fini par se retrouver isolées dans un endroit où il n’y avait absolument personne d’autre. C’était simplement magique, sans être oppressant. Ce n’est pas courant d’être hors de portée de tout bruit ou de toute trace de l’humanité. » La blogueuse adore d’ailleurs explorer les grands parcs naturels, « ces espaces liminaux, ces orées de la société ».

> Consultez le blogue Arpenter le chemin

Serge Martin

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Serge Martin dans la région chinoise du Guangxi, connue pour ses rivières, ses grottes et ses formations rocheuses surélevées, en 2007

« Ailleurs, on fait des choses qu’on penserait ne jamais faire », constate Serge Martin, président fondateur des Grands Explorateurs. Il se souvient notamment de s’être soumis au rituel du bain scythe, dans les environs d’Almaty, ancienne capitale du Kazakhstan, en Asie centrale. « Il y a sept étapes, et il faut plonger dans des eaux très chaudes, puis traverser une rivière glacée pour cajoler un arbre. Je pensais mourir ! » Il garde aussi le souvenir d’un accueil formidable dans une yourte chez des nomades de cette ancienne république soviétique. « C’était fabuleux. »

> Consultez le site web des Grands Explorateurs

Bruno Rodi

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Bruno Rodi, pendant l’ascension de la pyramide de Carstensz, en Indonésie, en 2013. Son sommet, à 4884 m, est le point culminant de l’Océanie.

En 2004, Bruno Rodi, sans doute le plus grand voyageur du Québec, a atteint le point culminant de l’Antarctique, le mont Vinson (à 4892 m d’altitude), en ski. Un périple de plus de six semaines sur le continent le plus hostile de la Terre. « Ailleurs dans le monde, on est toujours à deux ou trois jours d’un aéroport, même au plus profond des déserts. Mais là-bas, je me sentais vraiment au bout du monde. En cas de problème, on était loin en câline… »