Si les courses de chevaux étaient aussi en vogue que dans le temps, Pascal Landry serait probablement une star hippique.

Avec son accent de la Gaspésie et sa barbe de deux jours, ce Kevin Parent qui parle aux chevaux a tout pour faire capoter les filles. Mais les courses de chevaux ne sont plus ce qu'elles étaient, et de toute façon, il a déjà une blonde, qui trippe pas trop sur le fait qu'il passe sept jours semaine à l'écurie.

Qu'est-ce que tu fais dans la vie?

Je suis agronome de formation, et j'entraîne des chevaux.

Comment as-tu commencé?

Je suis passionné de course depuis que je suis tout petit. Mes oncles et ma mère avaient des chevaux de course. Quand j'étais jeune, j'ai eu le choix entre le hockey et les chevaux : ma mère m'a acheté une jument.

Qu'est-ce que tu aimes dans ce sport-là?

Le challenge de prendre une bête sauvage, de la domestiquer, de l'entraîner, et de faire de cette bête-là une athlète. Au-delà de ça, il y a la complicité qu'on développe avec la bête. Le ground qui peut se faire entre l'animal et l'entraîneur, c'est très fort. Les chevaux c'est comme ma thérapie.

T'en as combien?

Pour l'instant, j'ai juste un petit poulain que je dompte. On l'a acquis quand les courses allaient bien, maintenant on est pris avec. Si on veut le vendre à sa juste valeur, il faut qu'on l'entraîne, même s'il n'y a plus de courses au Québec.

Pourquoi il n'y a plus de courses au Québec?

En 2005, les hippodromes appartenaient à une société gouvernementale. Mais comme le gouvernement faisait des déficits, il a passé l'industrie au privé. Celui qui a repris ça a pensé tout son budget en fonction des revenus qu'il espérait tirer des machines de loterie vidéo annexées aux hippodromes. En 2009 il a fait faillite parce que les revenus n'étaient pas là, et il ne pouvait pas nous payer, les coureurs. Il n'y a pas eu de promoteur depuis. Donc pas de courses.

Alors tu fais quoi, une fois que ton cheval est entraîné?

Tu rêves! Tu rêves de pouvoir le vendre où les courses fonctionnent encore, en Ontario, aux États-Unis ou dans les Maritimes. S'il a le talent pour ça, parce que la compétition est féroce. Sinon, ça va faire juste un cheval d'amusement.

Gagnes-tu ta vie comme ça?

Non. Maintenant c'est un hobby. J'ai travaillé là-dedans à temps plein pendant 5 ans. Quand l'industrie est tombée, j'ai perdu mon emploi.

Pourquoi tu continues?

Parce que c'est une passion. Je rêve encore de produire un champion et d'aller le courir sur les circuits professionnels ontarien ou maritime. Et les animaux ont besoin de manger sept jours sur sept. Il faut qu'on s'en occupe tous les jours. Mais on aime ça.

As-tu espoir que ça revienne?

Faut pas trop rêver. Il y a un petit organisme qui pourrait reprendre le flambeau, mais il n'y a pas beaucoup de place au rêve actuellement.