Les démonstrations Tupperware ont pris d'assaut les foyers québécois dans les années 70 et 80. S'inspirant de cette tradition, trois jeunes femmes de Montréal l'ont adaptée à leur mode de vie. Depuis quelques mois, elles offrent des démonstrations à domicile et en entreprise de produits zéro déchet.

Marie Larochelle, Jasmine Laforce et Virginie Tougas ont lancé Bec et bocaux l'automne dernier. Elles proposent, à Montréal et dans les environs, des démo-conférences mobiles en guise d'initiation au zéro déchet. Les démonstrations en tant que telles sont gratuites, et aucun minimum d'achat n'est requis. Elles offrent une trentaine de produits, majoritairement québécois, qui sont aussi vendus par leur boutique en ligne. Des produits qu'elles ont tous testés et qu'elles utilisent dans leur quotidien.

«En commençant à s'intéresser au sujet, on s'est rendu compte que ce n'est peut-être pas si accessible que ça et qu'il faut vraiment être motivé pour se lancer. On ne sait pas trop par où commencer. Et parfois, il faut faire 45 minutes d'auto pour aller chercher un certain produit», explique Jasmine Laforce.

Elles proposent donc des objets qui sont à la base d'un mode de vie zéro déchet, surtout pour la cuisine et la salle de bains: brosses à dents et ustensiles en bambou, sacs à collation en tissu, essuie-tout réutilisables et pellicules en cire d'abeille. Mais, pour elles, pas question de faire la morale à qui que ce soit. «Le but, c'est d'y aller étape par étape, et pas de façon radicale, souligne Marie Larochelle. On ne chicane personne.»

«Quand on commence à écouter des vidéos là-dessus, tout le monde montre un pot Mason gros comme ça de déchets et ils disent: "Ce sont les déchets que j'ai produits en un an", poursuit Jasmine. Là, tu dis: "Oh! mon dieu", mais il y a d'autres étapes avant.»

Aujourd'hui, les trois colocataires, qui sont amies depuis le secondaire, ont considérablement réduit la quantité de déchets qu'elles génèrent. «Les seuls déchets qu'on jette encore, ce sont surtout des emballages alimentaires, note Jasmine. Des barres tendres, par-ci par-là. Sur la route, on a toujours nos Tupperware.»

«Les jeunes qui s'intéressent à ce mouvement mangent beaucoup à l'extérieur, ajoute-t-elle. C'est le défi qu'on a eu au début. On se disait, j'ai ma paille de stainless, je suis prête à affronter le monde ! Finalement, tu te rends compte qu'il y a bien d'autres affaires. On est arrivées avec un kit de base qui est petit et qu'on traîne chaque jour.»

Quatre conseils pour commencer

1. Scruter ses déchets

«Au début, on notait chaque jour tout ce qu'on mettait à la poubelle et on se demandait : demain, comment je peux faire autrement?», raconte Marie.

2. La règle du «un pour un»

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Bec et bocaux offre une trentaine de produits, majoritairement québécois, qui sont aussi vendus par la boutique en ligne.

Au moment de remplacer un produit, tenter de trouver une option plus écologique. «Quand une brosse à dents est finie, tu dois en acheter une autre. C'est le moment de se demander s'il y a une solution plus écologique», suggère Marie.

3. Acheter en vrac, planifier et cuisiner davantage

4. Oser apporter ses propres contenants quand on mange à l'extérieur

«Les grandes chaînes ont des réglementations qui font que, parfois, elles ne peuvent pas remplir notre plat Tupperware, explique Jasmine. Donc, on essaie de privilégier un petit café à un McDo. On a quand même eu des croquettes dans un plat Tupperware et des Timbits dans un couvercle de pot Mason. Il faut oser le demander. Dans le pire des cas, ils vont dire non.»

PHOTO TIRÉE DU SITE DE FABRIK ÉCO

Les sacs à collation réutilisables de Fabrik éco. Fabriqués à la main à Montréal, ils sont proposés en plusieurs formats. «J'ai un faible pour la restauration take-out et c'est facile d'y mettre plein de choses, souligne Jasmine. Il se rince facilement. Il peut aller jusqu'à 300 fois à la laveuse.» Entre 9 $ et 15 $ chacun