Toutes les sociétés occidentales semblent en déficit de temps : il n'y a pas assez de 24 heures dans une journée. Pourtant, les chercheurs qui ont commencé à éplucher des « carnets de temps » des 50 dernières années ne trouvent pas où est passé... le temps, selon Nature.

Les plus anciens de ces carnets sont ceux que la BBC avait fait remplir à des Britanniques au début des années 1960 : inscrivez vos activités, pour chaque demi-heure de la journée.

De telles expériences se sont tant et si bien multipliées que le Centre de recherche sur l'usage du temps (Université Oxford) dispose à présent d'une quantité énorme de tels carnets.

Or, toutes ces données confirment que le nombre d'heures passées au travail a diminué et que les familles sont moins nombreuses. Le citoyen moyen devrait donc, logiquement, avoir plus de temps libre.

Qui plus est, dans plusieurs pays, les gens ont tendance à surestimer le temps passé au travail - de 5 à 10 % aux États-Unis - en particulier ceux qui font de plus longues journées.

Deux exceptions sortent du lot, selon le sociologue allemand et codirecteur du Centre, Oriel Sullivan : les parents célibataires, dont les tâches familiales prennent plus de temps que chez chaque membre individuel d'un couple, et les professionnels détenteurs d'un diplôme universitaire, qu'une certaine pression sociale pousserait à « performer » au travail.

Or, il se trouve que parmi ces derniers, on retrouve justement les chercheurs et les journalistes... qui sont ceux qui écrivent le plus souvent sur le manque de temps.