Les Parisiennes ont bel et bien le droit de porter le pantalon même si elles ne tiennent pas un «guidon de bicyclette» ou «les rênes d'un cheval», vient de rappeler le ministère des Droits des femmes, soulignant que l'interdiction, datant de 1800, n'a plus aucune valeur juridique.

Un sénateur de droite, Alain Houpert, s'était ému, dans une question écrite au Ministère en juillet dernier, que soit «toujours en vigueur» un texte stipulant que «toute femme désirant s'habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l'autorisation».

«Cette interdiction a été partiellement levée par deux circulaires de 1892 et 1909 autorisant le port féminin du pantalon "si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d'un cheval"», a rappelé l'élu en demandant au gouvernement s'il envisageait de l'abroger.

«L'ordonnance du préfet de police Dubois n°22 du 16 brumaire an IX (7 novembre 1800), intitulée Ordonnance concernant le travestissement des femmes, est incompatible avec les principes d'égalité entre les femmes et les hommes qui sont inscrits dans la Constitution», rappelle le Ministère dans une réponse disponible sur le site www.senat.fr.

«De cette incompatibilité découle l'abrogation implicite de l'ordonnance du 7 novembre qui est donc dépourvue de tout effet juridique et ne constitue qu'une pièce d'archives conservée comme telle par la Préfecture de police de Paris», dit encore le texte du Ministère.

À l'origine, «cette ordonnance visait avant tout à limiter l'accès des femmes à certaines fonctions ou métiers en les empêchant de se parer à l'image des hommes», explique-t-il encore.