Avec le mot «gourou», la prudence s'impose. «Le terme est devenu péjoratif lorsque des controverses ont entouré les mouvements indiens et certains groupes religieux», dit Mike Kropveld, de l'organisme Info Secte.
Alors que, il y a 15 ans, le terme était pratiquement proscrit du discours populaire (et réservé aux illuminés), il est désormais banalisé et employé à toutes les sauces. Sur le web, des gourous du marketing, de l'alimentation crue, de la pensée positive, de la méditation ou encore de la course à pied s'attribuent fièrement ce titre.
«Le terme gourou ne doit pas nécessairement être interprété négativement. Cela dépend toujours du domaine dont il est question. Avant de s'engager dans n'importe quel mouvement, il faut être prudent et poser des questions. Il importe de réfléchir non seulement aux coûts financiers d'un tel geste, mais aussi tous les autres coûts.»
Le web, poursuit le directeur d'Info Secte, abonde en réponses et en solutions sur tout et n'importe quoi, y compris sur les questions spirituelles. Un terrain de jeu qui peut être risqué pour des gens vulnérables ou en urgente quête de sens. «Quand les gens sont en recherche de réponses ou dans le besoin émotionnel, psychologique ou financier, ils sont moins enclins à poser des questions», dit Mike Kropveld, qui rappelle que, avec les gourous des temps modernes, «les choses sont rarement claires».