Des chercheurs de l'Université de Toronto Scarborough (UTSC) au Canada ont découvert que les personnes qui sont victimes de stéréotypes négatifs, de discrimination et de préjugés perdent leur «maîtrise de soi» («self-control» en anglais) sur le plan émotionnel, ainsi que leur aptitude à penser de façon rationnelle, à rester concentré et à manger équilibré.

L'étude avait initialement été publiée en ligne (le 12 juillet) en amont de la publication papier du numéro d'août de la revue Journal of Personality and Social Psychology.

Le Dr. Michael Inzlicht, maître de conférence en psychologie à UTSC, qui a mené l'étude, explique dans un communiqué du 10 août:»Même dans les cas où une personne a quitté la situation où elle avait été victime de stéréotypes négatifs, les effets négatifs provenant de la tentative de vivre avec ce type de situation demeurent».

Michael Inzlicht et Sonia K. Kang, co-auteure de l'étude, ont cherché à vérifier si «il existe des effets négatifs dus au préjudice subi qui restent» et si «le fait d'être perçu comme un stéréotype a un impact au delà du moment où la personne est perçue comme telle», en menant diverses études auprès de groupes de personnes, principalement des femmes, dont «une étude qui a examiné le préjudice en se fondant sur divers facteurs, comme l'ethnicité, la religion et l'âge. Les participants étaient des étudiants à l'université, âgés de 18 à 20 ans», explique Michael Inzlicht, interrogé par Relaxnews, le 11 août.

«Les gens ont plus de chance d'être agressifs s'ils ont dû faire face à un préjugé dans une situation donnée. Ils sont davantages susceptibles de manifester un manque de maîtrise de soi. Ils ont du mal à prendre les bonnes décisions, les décisions rationnelles. Et ils sont davantage susceptibles de manger trop d'aliments qui ne sont pas sains», précise-t-il.

Michael Inzlicht poursuit: «Ces effets persistants font du mal aux gens d'une façon bien réelle, et cela les désavantage. Même lorsque la situation de préjudice est très éloignée, les gens continuent de porter ce fardeau qui a un impact négatif sur leurs vies».

Cependant, Michael Inzlicht explique à Relaxnews qu'il est possible pour les individus de rétablir et de maintenir leur maîtrise de soi.

Il recommande «d'aborder les situations en faisant attention; essayez de voir les choses de façon objective d'une façon non-réactive. En d'autres termes, cela peut aider à réévaluer ses émotions».



Etude complète, intitulée «Stereotype threat spillover: How coping with threats to social identity affects aggression, eating, decision-making, and attention»: https://www.utsc.utoronto.ca/~inzlicht/research/publications/Inzlicht%20&%20Kang,%20in%20press.pdf ou https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20649368