Médecins sans frontières Canada

Besoins: oui. En priorité des gens qui ont une expérience de terrain (six à neuf mois) avec l'organisme. Ensuite, à moyen et à long terme, les personnes intéressées sont invitées à contacter l'organisme pour y laisser leurs coordonnées et disponibilités (minimum un mois).

Qui: chirurgiens, anesthésistes, néphrologues, infirmières, psychologues (spécialisés en stress post-traumatique et en santé mentale); spécialistes en eau et assainissement, logisticiens et gens de construction (bilingues et très débrouillards).

 

«Nous recevons des centaines d'appels de gens qui veulent partir, témoigne Gregory Vandendaelen, responsable des communications de l'organisme. Mais chez nous, nous avons déjà une cellule d'urgence de gens à contacter.» Impossible, par ailleurs, de «parachuter» là-bas des gens sans expérience, poursuit-il. «C'est très lourd, psychologiquement et physiquement.» Aussi faut-il, en plus d'avoir des compétences ciblées, être au minimum bilingue, débrouillard, capable de fonctionner dans l'isolement ou la grande promiscuité. À moyen et à long terme («On va être là des mois et des mois!»), l'organisme compilera les noms des intéressés qui se seront manifestés, et les contactera selon leurs compétences, leurs expériences passées, et leur capacité à vivre dans des situations précaires. (S.G.)

UNICEF Canada

Besoins: oui, mais pas tout de suite.

Quand: à long terme.

Quoi: tout ce qui a trait à la protection et à la survie de la petite enfance.

Pour l'instant, le travail de l'UNICEF en Haïti est très technique, essentiellement sanitaire. C'est l'équipe d'urgence de l'UNICEF Canada qui a donc été mobilisée, car ses membres possèdent cette expertise très spécifique. À plus long terme, dit-on, une fois la crise aiguë passée et au moment de la reconstruction, il risque d'y avoir davantage d'occasions pour les bénévoles intéressés. «Et la reconstruction va prendre des semaines, des mois, des années», glisse Christopher Tidey, du service des communications. On invite les intéressés à communiquer avec l'organisme régulièrement, pour se tenir au courant des besoins éventuels. (S.G.)

La Croix-Rouge canadienne

Besoins: pas pour ce sinistre.

Quand: pour les prochains.

Qui: gens de plusieurs professions (médecins, infirmières, radiologistes, logisticiens, ingénieurs, experts en communications, etc.).

«À chaque catastrophe, les gens appellent généreusement et spontanément pour offrir leurs services», constate Myriam Marotte, directrice des communications. Or, la Croix-Rouge n'envoie que des professionnels sur le terrain, lesquels ont tous suivi une formation préalable et intensive de huit jours. «C'est un travail dans l'urgence, on sauve la vie des gens, dit-elle, on n'envoie que des gens formés qui savent travailler sur le terrain.» Si le travail humanitaire vous intéresse, donc, il faut contacter la Croix-Rouge, demander un poste de délégué (la disponibilité en situation d'urgence est essentielle) et, si vous possédez les critères psychologiques et la résistance au stress requis, vous devrez suivre une formation (une simulation) avant d'être appelé lors d'une prochaine catastrophe. (S.G.)

Vision Mondiale

Besoins: non.

Même si le téléphone ne dérougit pas ces jours-ci à Vision Mondiale, l'organisme n'a pas besoin de main-d'oeuvre sur place. Présent en Haïti depuis 30 ans déjà, Vision Mondiale compte quelque 800 personnes sur le terrain, avec l'expertise nécessaire pour travailler dans des conditions aussi difficiles, tentant de fournir eau, abris, et tentes à la population. La meilleure façon d'aider? En envoyant des dons, dit-on sans hésitation. (S.G.)

Médecins du monde Canada

Besoins: oui.

Quand: sous peu (trois équipes seront dépêchées) et à moyen et long terme. On peut soumettre son curriculum vitae et une lettre de motivation à: recrutement@medecinsdumonde.ca. Seuls les candidats au profil recherché seront contactés. On cherche des piliers (qui seront en Haïti sur une longue période) et des bénévoles qui sont prêts à donner quelques semaines, quelques mois.

Qui: médecins généralistes, médecins spécialistes, infirmières, agents de santé et logisticiens. Essentiellement des bénévoles qui ont une solide expérience de la coopération internationale et, idéalement, qui ont déjà travaillé sur le terrain lors de catastrophes. Atout: maîtrise de la langue créole.

«Nous sommes déjà débordés d'appels, note André Bertrand, directeur général de l'organisme. C'est tout à fait correct de vouloir aider, mais il y a des outils à maîtriser et il faut être capable de travailler dans des conditions difficiles, de mettre ses émotions de côté et d'avoir des nerfs d'acier. La crise est majeure et complexe. On ne veut pas envoyer des gens sans expérience, on n'a pas le luxe de les former sur place.» (S.A.)

Architectes de l'urgence Canada

Besoins: oui.

Quand: pas dans l'immédiat, mais dans quelques mois et durant les prochaines années.

Qui: architectes, ingénieurs, arpenteurs, él ectriciens, tous les corps de métiers de la construction. Si on est intéressé, on peut consulter le site www.architectes-urgence.ca et faire part de son intérêt et de ses compétences.

«La communauté de Kahnawake est prête à envoyer des ouvriers. Pour l'instant, on a surtout besoin de sous pour structurer la mission, indique le président de l'organisme, Bernard McNamara. Nous avons déjà une équipe sur place, nous sommes en terrain connu. On prodigue des conseils sur la sécurité des bâtiments, on évalue les dommages et on prépare un projet de construction.» Avant de rebâtir, on doit d'abord réfléchir aux besoins particuliers de Port-au-Prince, mais il y aura beaucoup à faire. (S.A.)

Oxfam-Québec

Besoins: non.

«Oxfam-Québec n'envoie que des employés, des équipes déjà formées. On n'a pas la structure pour coordonner l'envoi de bénévoles, on ne peut pas improviser, indique la porte-parole Justine Lesage. Nous avons déjà 74 employés sur place, dont 68 Haïtiens. On préfère mobiliser des Haïtiens qu'on rétribue pour leur aide. Ça permet de réinjecter de l'argent dans le pays et d'occuper les gens touchés par la tragédie. C'est plus facile à vivre pour eux s'ils se sentent utiles, s'ils participent à l'effort.» (S.A.)

Coalition humanitaire (Care-Canada, Oxfam-Canada, Oxfam-Québec, Aide à l'enfance).

Besoins: non.

«Nous n'avons pas l'argent, ni les places à bord des avions, ni la structure pour mobiliser des bénévoles d'ici, dit Nicolas Moyer, coordonnateur. Nous avons déjà beaucoup de bénévoles sur place, des Haïtiens qui se retroussent les manches pour aider. Peut-être que notre position sera révisée plus tard, lors de la reconstruction, mais nous ne recrutons pas de bénévoles actuellement.» (S.A.)

Centre d'étude et de coopération internationale (CECI)

Besoins: Oui

Quand: Besoins immédiats pour certains corps de métiers, plus tard

pour d'autres.

Qui : Le CECI cherche actuellement des médecins spécialistes et infirmières prêts à faire de la médecine de brousse et des logisticiens. Plus tard, il aura besoin de travailleurs des divers corps de métiers de la construction (architecte, ingénieur, ouvrier, etc.) et, à plus long terme, de bénévoles pour aider au retour à la vie normale (par exemple: des enseignants). Dans tous les cas, on peut s'inscrire dès maintenant en téléphonant au (514) 875-9911 ou au info@ceci. ca. Les gens qui parlent créole et qui ont une solide expérience de coopération internationale sont particulièrement recherchés.

«Plusieurs pensent qu'ils peuvent sauver le monde, mais on ne peut s'imaginer à quel point c'est l'enfer là-bas, bien pire que les images montrées à la télé. La situation sanitaire se dégrade, les habitants sont en choc post-traumatique, indique Carine Guidicelli, directrice des communications. Il faut reconnaître ses limites, mais on compte plus tard faciliter les possibilités de bénévolat en Haïti. »