Les impacts de la consommation de cannabis sur le cerveau des jeunes sont encore plus graves que ce qu'on pensait jusqu'ici.

C'est ce qu'indique une nouvelle étude réalisée par la docteure Gabriella Gobbi, chercheuse en psychiatrie à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), dont les résultats ont été dévoilés en fin de semaine dernière.

Publiée dans le journal Neurobiology of Disease et sur son site Web, l'étude conclut que la consommation quotidienne de cette drogue dite douce cause vraisemblablement de la dépression et de l'anxiété chez les adolescents. Elle pourrait même, à long terme, entraîner des effets irréversibles sur leur cerveau.

D'après les travaux de la docteure Gobbi, également professeure à l'Université McGill, à Montréal, le cannabis agirait sur deux molécules importantes dans le cerveau, soit la sérotonine et la norépinéphrine, qui sont impliquées dans la régulation de fonctions neurologiques comme l'humeur et l'anxiété.

Gabriella Gobbi et son équipe ont observé chez les ados exposés au cannabis une baisse de la transmission de la sérotonine, ce qui conduit à un trouble de l'humeur, ainsi qu'à une augmentation de la transmission de la norépinéphrine, menant à long terme à une plus grande susceptibilité au stress.

Et ces méfaits sont plus importants à l'adolescence qu'à l'âge adulte, semble-t-il.

Des études antérieures avaient déjà démontré l'incidence de la consommation de cannabis sur le comportement de certains adolescents, mais cette étude est l'une des premières à s'être penchée sur les mécanismes neurobiologiques à la base de l'influence de cette drogue sur leur état de dépression et d'anxiété.