Une nouvelle étude laisse entendre qu'il existe un lien entre la forte exposition aux chansons parlant de sexe de façon explicite et la vie sexuelle de plus en plus active des adolescents.

Cette étude, dont les conclusions ont été publiées mardi dans les pages de l'American Journal of Preventive Medicine, a été menée dans trois importantes écoles secondaires de la région de Pittsburgh, en Pennsylvanie.

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont demandé à des étudiants de neuvième année pendant combien d'heures par jour ils écoutaient de la musique, en plus de leur poser des questions sur leurs artistes musicaux préférés.

Le coauteur de l'étude, le Dr Brian Primack, de la faculté de médecine de l'Université de Pittsburgh, a constaté que l'«exposition à la musique augmente». De plus, «l'accès à la musique est sans précédent et cela devient plus direct, plus explicite».

Le Dr Primack a expliqué que «les adolescents sont exposés de six à huit heures par jour aux messages des médias de masse, et comme il s'agit d'une exposition importante, nous devons savoir si cela affecte leur santé».

Les statistiques disponibles démontrent que 25 pour cent des adolescentes américaines sont aux prises avec une maladie transmissible sexuellement (MTS), a fait remarquer le spécialiste, à titre d'exemple.

Les MTS sont une question particulièrement problématique parmi les collectivités pauvres, a indiqué M. Primack. Cela explique d'ailleurs en partie pourquoi les chercheurs ont choisi de s'intéresser à trois écoles secondaires en milieu urbain, dont environ la moitié des élèves sont inscrits à un programme de déjeuner, cela indiquant qu'ils sont issus de familles aux revenus inférieurs à un certain niveau.

Daniel Levitin, spécialiste de la cognition à l'Université McGill, à Montréal, a estimé que l'étude «ajoute de toute évidence à notre ensemble de connaissances au sujet du lien qui existe entre les paroles des chansons et (...) les expériences des jeunes personnes».