Exit le confort du lit! Place aux parties de jambes en l'air dans une voiture, une cabine d'essayage, à la bibliothèque, dans un parc ou encore au cinéma. Selon les experts, faire l'amour dans un lieu public demeure un des fantasmes les plus populaires. Certains ne font qu'imaginer, mais plus d'une personne sur cinq se laisserait tenter, quitte à s'exposer à une amende pour indécence.

William (nom fictif), 36 ans, a une légère cicatrice sur la fesse. Ce n'est pas en faisant du sport ou en tombant qu'il s'est blessé, mais plutôt en laissant aller à des plaisirs sexuels sur la pelouse du mont Royal avec sa copine, lors d'une belle journée estivale.«C'était très excitant. Je n'ai même pas senti la branche de bois sur laquelle j'étais allongé. Ce n'est que le lendemain que je m'en suis rendu compte, raconte-t-il en riant. Il y avait des gens qui se promenaient à une dizaine de mètres de nous, mais nous étions quand même habillés et heureusement, personne ne nous a dit quelque chose! On l'a aussi fait au bord d'un lac dans les Laurentides en plein jour. On a réalisé après que des gens nous regardaient de l'autre côté du lac, devant leur chalet.»

Le couple s'est également retrouvé dans les toilettes d'un café populaire, d'un quartier chic de Montréal, en pleine matinée.

«Ma copine est descendue aux toilettes, j'ai attendu quelques secondes puis je suis allé la rejoindre. Les clients n'ont rien remarqué, en tout cas on ne nous a rien dit. Des toilettes publiques ne sont pas le lieu le plus romantique, mais ça reste excitant et après on a vraiment ri. C'est sûr qu'il faut être à l'aise avec la personne pour faire ça.»

 

L'excitation de l'interdit

 

Faire l'amour dans un lieu public demeure un fantasme très répandu. Selon les experts, s'imaginer avoir des rapports sexuels dans des lieux publics n'a rien d'anormal.

Dans son livre, Who's Been Sleeping in Your Head, publié en avril dernier, le psychanalyste britannique Brett Kahr décortique une vaste étude sur les fantasmes sexuels. Il assure que ce genre de fantasme est très commun.

Selon la sexologue Geneviève Parent, il s'agit d'un des fantasmes les plus répandus, avec le sexe à trois (deux femmes un homme) et se faire regarder lors de la relation sexuelle.

Par ailleurs, le New York Magazine rapportait que selon un sondage ElleMSNBC.com mené en 2006, 22% des Américains ont fait l'amour dans un lieu public durant l'année précédente. Sans aucune prétention scientifique, toutes les personnes que nous avons interviewées ont avoué avoir un jour succombé à la tentation. Bien sûr, toutes ont voulu garder l'anonymat.

Communion avec la nature?

 

«Se montrer en public et prendre le risque de se faire voir a un côté attirant. L'aspect interdit excite les gens», explique la sexologue Geneviève Parent. En plein air, un autre aspect peut entrer en compte, soit la communion avec la nature: le parc, la pelouse, les oiseaux qui chantent, le soleil, tous ces éléments peuvent inciter à faire l'amour. Dans ce cas, ce n'est pas forcément guidé par un interdit.»

Dans le couple, lequel des deux est le plus porté à vouloir vivre une telle expérience? «Je dois dire que c'était plutôt l'initiative de ma copine, mais disons que je ne me suis pas fait prier pour passer à l'acte», reconnaît William.

«L'important, c'est que les deux soient à l'aise là-dedans, souligne pour sa part Mme Parent. Il faut que les deux partenaires en aient envie et soient excités par l'idée. Si c'est juste pour faire plaisir à l'autre ou parce que tout le monde dit que c'est excitant, on risque de ne pas avoir du plaisir.»

La personnalité entre aussi en ligne de compte. «En général, ce sont des personnes extraverties, suffisamment à l'aise avec leur corps et avec leur sexualité et qui aiment l'aventure», explique Mme Parent.

 

Nouveau partenaire, nouvelle expérience

 

C'est souvent en début de relation que l'on cherchera à avoir des rapports sexuels dans des lieux inusités.

«Dès qu'on est avec un nouveau partenaire, on se trouve plus enclin à explorer de nouvelles choses», confirme la sexologue. La plupart du temps, ce sont des jeunes de moins de 35-40 ans qui se laisseront tenter. Homos ou hétéros, il n'y a pas vraiment de différence, ajoute-t-elle.

Toutefois, faire l'amour dans les lieux publics est considéré comme un acte d'indécence. Dans les parcs des 19 arrondissements de Montréal, un tel geste peut valoir aux audacieux une amende de 100 à 300$ pour une première infraction, de 300 à 500$ pour une récidive et de 500 à 1000$ pour une troisième infraction ou plus.

 

Vite se rhabiller!

 

En service depuis près de 10 ans, Laurent Gingras, agent au Service de police de la Ville de Montréal, n'a cependant jamais donné d'amende ou arrêté des couples pris en flagrant délit. Mais comme beaucoup de ses collègues, il a donné de nombreux avertissements.

«Le plus souvent ce sont des couples qui font ça dans la voiture, près du mont Royal ou au belvédère. Lorsqu'on cogne à leur vitre, on essaie de rester le plus professionnel possible, mais on a droit à toutes sortes de réactions. Certains nous disent de décamper, mais la plupart du temps ils se rhabillent assez vite, dit le policier. L'hiver, on voit souvent des voitures stationnées remplies de buée, alors on se doute bien ce qui se passe là...»

Les couples gardent généralement un souvenir agréable et amusant de leur expérience.

«C'est sûr que je vais me le rappeler longtemps», lance William. Évidemment, si quelqu'un lui demande comment il a eu sa cicatrice, pas sûr qu'il donnera la vraie version...

 

5 lieux classiques pour s'envoyer en l'air :

 

- Une voiture

- Un terrain de camping

- Une plage

- des toilettes publiques

- un parc

 

5 lieux plus olé olé :

 

- Un bibliothèque

- Une cabine d'essayage

- Une salle de cours

- Le bureau

- Les toilettes d'un avion