Les clients des restaurants français verront bientôt apparaître sur les menus un curieux petit symbole. À compter de cette semaine, l'image d'un toit de maison posé sur une casserole leur permettra de savoir si le mets qui leur donne l'eau à la bouche a bien été «fait maison».

Cette mesure fait partie des dispositions d'une nouvelle loi visant à débusquer les restaurateurs qui tentent de faire passer des mets préparés en usine ou préemballés pour des petits plats mitonnés dans leur cuisine.

Certains joueurs de l'industrie estiment cependant que la loi ne va pas assez loin, puisqu'elle permet toujours aux plats concoctés à l'aide de produits surgelés, prépelés ou précoupés d'être considérés comme des plats «faits maison».

L'UNESCO a inscrit en 2010 la cuisine française sur sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Mais le pays est plongé dans une récession qui a poussé de plus en plus de chefs à se tourner vers les mets préemballés pour réaliser des économies.

Le chef Alain Dutournier, qui est porte-parole du Collège culinaire de France, est de ceux qui pensent que la loi n'empêchera pas les restaurateurs malhonnêtes de continuer à prétendre qu'ils cuisinent maison.

«Ce n'est pas vraiment sérieux. Je pensais que ce serait plus rigoureux et plus précis. Encore une fois, (le gouvernement) a choisi de servir les intérêts de l'industrie de la transformation des aliments», déplore-t-il.

La secrétaire d'État chargée du Commerce et de la Consommation, Carole Delga, juge pour sa part que le logo permettra aux clients de savoir ce qu'ils s'apprêtent à déguster, en plus de mettre en valeur les talents des cuisiniers français.

«L'idée, c'est d'envoyer le message à l'effet que la France est un pays où l'on mange bien, où il y a du talent, surtout en ce qui a trait aux habiletés culinaires. Nous souhaitons offrir des outils concrets aux touristes et aux Français, et présenter la cuisine comme une partie intégrante de notre identité»», dit-elle.

L'Assemblée nationale a adopté la loi le 17 mars dernier. Elle est entrée en vigueur mardi, mais les sanctions des contrevenants ne seront pas mises en oeuvre avant six mois, le 1er janvier 2015.