Marie-Christine Quenneville a lancé Les Enfants Sauvages il y a cinq ans. Son style se reconnaît aisément : la jeune designer s'inspire des tissus et imprimés africains pour créer des robes, et maintenant pantalons et vestes, mêlant ces produits traditionnels à des coupes plus modernes.

Diplômée en anthropologie, Marie-Christine Quenneville se passionne pour les tissus, leur texture et leur histoire. « Tout part de la matière et des couleurs : c'est ce qui m'intéresse », explique-t-elle.

« J'ai découvert le monde des tissus africains par hasard. Je trouve qu'il y a une grande élégance dans l'habillement africain et le monde des tissus est fascinant. J'aime que chaque tissu et chaque motif aient une signification », dit-elle.

La Montréalaise a développé ici son réseau de fournisseurs de tissus. « Ce sont des madames qui importent des tissus », explique la jeune femme, qui compare volontiers ses recherches pour les trouver à un travail de détective et d'anthropologue.

Marie-Christine Quenneville aime que le vêtement ait une histoire, un sens et un style, et ne cherche pas à incarner les tendances. Manuelle, la designer a longtemps produit ses vêtements sans se plier à l'agenda habituel des deux collections par année.

Aujourd'hui, elle a une partenaire d'affaires, Amélie Desrochers, avec qui elle développe sa marque.

« J'apprends à travailler d'une nouvelle façon », dit Marie-Christine Quenneville.

« J'ai construit Les Enfants Sauvages toute seule, avec mes limites comme entrepreneur. Je vois maintenant que ce que je fais peut prendre un envol. »

Ses vêtements sont vendus au Québec et en Ontario, et peut-être bientôt aux États-Unis (New York ou Californie).

« On veut grandir, mais en continuant à faire quelque chose d'harmonieux », explique-t-elle.

> Visitez la page des Enfants Sauvages http://www.lesenfantssauvages.com/

En quelques mots

> Marie-Christine Quenneville a créé Les Enfants Sauvages en 2009.

> La designer a étudié l'anthropologie et le « pattern making ».

> C'est en hommage à l'anthropologie qu'elle nomme son entreprise Les Enfants Sauvages.

> « Je lisais beaucoup de théories comportementales, et pour moi, ce nom est une métaphore de ce qui se place à l'extérieur, en marge, cela peut rappeler une originalité. »

Un travail manuel

Marie-Christine Quenneville aime travailler avec ses mains. « Je fais tous les patrons et les échantillons moi-même : j'aime le contact avec la matière. Il faut que j'aie les mains sur quelque chose pour travailler. C'est ma méthode : je suis très manuelle et très tactile », explique la designer.

Un bureau d'inspirations

Dans son atelier de la rue de Gaspé, juste au nord du Mile End, Marie-Christine Quenneville cultive une ambiance qui traduit ses inspirations. Évidemment, on y trouve des rouleaux de tissu africain (notamment un tissage venu du Burkina Faso, qui devrait servir pour une prochaine collection), mais aussi, près de son bureau, des dessins, photos et boîtes de thé venues des quatre coins du monde.

Une photo de sa grand-mère

La grand-mère de Marie-Christine Quenneville a travaillé comme couturière dans le quartier Chabanel. C'est une source d'inspiration aussi pour la designer, qui confie toutefois que sa grand-mère a eu du mal à comprendre que sa petite-fille opte pour un travail manuel.

Robes de couleurs

Toutes les créations de Marie-Christine Quenneville sont très contemporaines et minimalistes, même si les tissus qui les composent en partie sont issus d'une longue tradition. « J'utilise un matériel qui est le fun à voir dans un contexte contemporain, explique-t-elle. Mon goût pour l'Afrique vient du hasard des choses, mais j'aimerais aller au Japon, ou en Iran, où il y a aussi beaucoup de tissus merveilleux. »