Janvier est toujours là, tout comme la quête de la soupe parfaite, bien chaude, réconfortante, savoureuse, pas chère, post-temps des Fêtes oblige. Et cette semaine, coup de coeur pour un restaurant du quartier asiatique de l'Ouest, celui près de l'Université Concordia. Il s'appelle NosThés et sert de la cuisine taïwanaise.

Ouvert il y a quelques années dans le Village, puis dans le quartier asiatique de l'Ouest, NosThés était auparavant installé rue Saint-Mathieu. Mais il a déménagé rue Sainte-Catherine Ouest, tout près de Guy, dans un lieu moderne, ponctué de jaune, où le mobilier contemporain et la musique minutieusement choisie confèrent aux lieux une atmosphère clairement actuelle. L'espace est fréquenté par des étudiants, des jeunes qui viennent entre amis ou en couple pour manger beau-bon-pas cher. Même par un dimanche soir de temps moche, l'atmosphère y est souriante.

Au menu : des spécialités taïwanaises, donc beaucoup de fritures, des plats de riz, des soupes, des nouilles. À quatre, on y a mangé amplement pour 65 $, avant service. Un excellent rapport qualité-prix.

Que choisit-on ?

D'abord, la soupe. Deux soupes, en fait. Une soupe won-ton classique, le genre qui remet d'aplomb aussi bien après un rhume qu'une cuite ou une défaite au hockey. Préparée avec un bouillon de poulet bien savoureux, bien salé, elle met en vedette des won-ton, ces nouilles délicates comme un voile, farcies de porc, qui glissent doucement dans la bouche. C'est tout simple et merveilleusement efficace pour réchauffer le convive et peut-être même, grâce à son soupçon d'exotisme, apaiser une furieuse envie de partir sur-le-champ en voyage.

L'autre soupe à essayer est totalement différente, avec son bouillon opaque à la sauce soya, ses épices piquantes, ses nouilles maison bien dodues et ses fines tranches de boeuf braisé tellement tendres qu'elles fondent dans la bouche. Un grand moment.

Plus que de la soupe

Mais ce restaurant a bien plus à offrir que de la soupe. Il y a toutes les boulettes frites à la taïwanaise et ce poulet façon « popcorn », donc des lanières marinées puis frites et croustillantes, amplement poivrées, sont sympathiques et parfaites pour les ados amateurs du genre. En passant, les mêmes ados ont adoré aussi, précisons-le, les edamames, donc du soja nature, cuit à la vapeur, à peine salé, qu'on mange en faisant éclater la cosse pour libérer les petits grains verts à l'intérieur.

Les ravioles farcies au porc haché, sautées à la poêle et servies avec une sauce légèrement acidulée, sont également savoureuses. Mais le plat qui a volé la vedette, à mon avis, était le riz vasir, une combinaison typiquement taïwanaise de porc haché cuit dans la sauce soya, légèrement sucré, voire caramélisé, déposé sur du riz un peu collant et accompagné de légumes croquants, surtout carottes et brocolis. Pour apprécier, on touille tous les ingrédients et on s'assure de bien les enrober dans la sauce de la viande, qui est franchement décadente, bien salée, ce qui tranche avec le croquant des légumes et se laisse doucement porter par le riz. Wow. Du réconfort à la fourchette.

Pour accompagner le tout, on boit du thé, une autre des grandes spécialités de la maison, notamment les thés au lait et au tapioca. Et, comble de joie, on les prépare avec de vraies infusions et non pas des poudres. La carte de thés, très longue, est impressionnante.

Mon préféré : une tisane de camomille toute simple qu'on sucre avec de la confiture de yuzu, cet agrume asiatique parfumé légèrement plus acidulé que l'orange ou la mandarine. À boire bien chaud. Un remède immédiat contre le blues d'hiver.

NosThés

1609, rue Sainte-Catherine Ouest Montréal

514 904-0246

nosthescafes.com

Prix

Entrées entre 3,95 $ et 7,95 $.

Soupes 4,95 $ ou 5,95 $.

Plats et « snacks » de 4,45 $ à 12,95 $.

Carte de vin

On y boit du thé et la carte est longue !

Service

Très sympathique et efficace.

Décor

Aménagement moderne, aéré. On aime le fauteuil-sac pour s'écraser en attendant sa tasse de thé, les chaises originales, les touches de jaune.

Ambiance

Niveau de bruit très tolérable, musique bien choisie. Beaucoup de jeunes, dont on se dit qu'ils doivent étudier à Concordia non loin ou qu'ils reviennent d'un voyage en Asie.

On aime

La modernité des lieux, les sourires à la caisse, la qualité de la cuisine pour des prix très raisonnables.

On aime moins

Pourquoi cette impression que les légumes sortent d'un sac en plastique, parfaitement coupés ?

On y retourne?

Absolument.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

NosThés est fréquenté par des étudiants, des jeunes qui viennent entre amis ou en couple pour manger beau-bon-pas cher.