Les funérailles de l'auteur et homme d'affaires français Michel Montignac, spécialiste de la diététique, ont été célébrées dans l'intimité hier matin, en France. Il est décédé dimanche d'une longue maladie dont on n'a pas précisé la nature. Il avait 66 ans.

Michel Montignac a connu beaucoup de succès avec ses techniques d'amaigrissement à la fin des années 90. Son livre Je mange donc je maigris s'est vendu à plus de 16 millions d'exemplaires dans le monde, selon les données du Groupe Montignac, né de ce succès.

Au Québec, des centres d'amaigrissement prônant la méthode Montignac ont aussi connu du succès à la même époque, mais ils ont fermé leurs portes en 2000 en raison de sérieuses difficultés financières.

En France, le groupe offre toujours des programmes d'amaigrissement personnalisés en ligne ainsi que des produits alimentaires comme des confitures, des pâtes, du riz et du pain. Tous les produits signés Montignac, dont certains sont aussi vendus au Québec, ont un indice glycémique très bas, principe fondamental de la méthode du même nom.

La méthode Montignac s'intéresse aux choix alimentaires plutôt qu'aux restrictions. Elle a toutefois été contestée par des nutritionnistes, qui ne la jugent pas pertinente dans une alimentation globale. Montignac a d'ailleurs croisé le fer avec l'Ordre des diététistes du Québec, qu'il qualifiait de rétrograde.

«C'est certain que ses idées choquaient parce qu'il venait ébranler les colonnes du temple», estime le cardiologue Jean Dumesnil, de l'Université Laval. Le scientifique québécois a d'abord suivi personnellement les principes prônés par Montignac, avec succès, avant de faire une recherche sur sa méthode. Les résultats, publiés en 2001 dans le British Journal of Nutrition, concluaient que les principes de Montignac - choisir des aliments faibles en glucides ou qui ne feront pas monter la glycémie -, notamment, sont efficaces pour perdre du poids ou le maintenir.

D'autres études ont toutefois conclu que la méthode n'est pas plus efficace que d'autres régimes amaigrissants.

L'auteur s'est aussi trouvé au centre d'une controverse au début des années 2000 parce qu'il avait lié l'obésité infantile à la consommation de lait.

«Il n'avait pas la langue dans sa poche», concède le Dr Dumesnil, qui a travaillé à la rédaction d'un ouvrage avec Michel Montignac. «Il était un visionnaire, dit-il. Il a parlé des oméga-3 et du chocolat noir bien avant que ce soit populaire. Il a contribué au changement de notre alimentation.» Jean Dumesnil n'avait plus de rapports avec Michel Montignac depuis quelques années et ne le savait pas malade.

Cause mystérieuse

Dans les jours qui ont suivi le décès de Michel Montignac, sa famille a préféré ne pas rendre la chose publique. Les médias français qui ont annoncé la nouvelle hier citaient la mairie de son lieu de résidence.

Le Groupe Montignac a finalement confirmé la mort de son fondateur plus tard dans la journée d'hier, après les obsèques et alors que la nouvelle avait déjà fait le tour des médias. Aucun détail sur la maladie de Michel Montignac n'a été divulgué. En plus de promettre une perte de poids, la méthode Montignac prétend aussi avoir divers effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire, le diabète et la tension artérielle.

Le groupe devra toutefois rapidement revoir sa stratégie marketing, qui tourne autour de l'homme. Hier encore, les clients du programme recevaient des messages signés Michel Montignac, plusieurs jours après sa mort. La fille du fondateur, Sybille Montignac, poursuivra l'oeuvre de son père.