Une soirée au resto reste un indémodable classique de la Saint-Valentin. Mais quand vient le temps de la séduction, un plat mitonné à la maison peut s'avérer irrésistible. Nous avons demandé conseil à trois chefs, qui proposent des recettes idéales pour le néophyte ou pour celui qui n'entend pas passer toute la soirée aux fourneaux.

Émerveillement garanti

Pour certains, cuisiner est un exploit en soi. Alors quand un apprenti se lance, l'indulgence est souvent de mise. C'est l'intention qui compte, se plaît-on à dire. Mais pourquoi se contenter d'une mignonne attention quand on peut réussir son opération séduction?

«Souvent, les gens veulent faire quelque chose de fantaisiste, mais en faisant ça, ils se condamnent presque toujours à l'échec, avertit d'emblée Jessica Mallette, chef de cuisine au Larry's. Il faut garder ça simple et cuisiner avec amour, et ça, votre douce moitié va le sentir. De plus, les recettes simples sont la plupart du temps rapides à exécuter, ce qui permet de recommencer si on manque notre coup.»

Bien sûr, il ne faut pas faire les choses à moitié. C'est la Saint-Valentin, après tout. Le choix des aliments est donc crucial. «Ce n'est peut-être pas le moment de regarder à la dépense», reconnaît la chef Mélanie Blouin, qui dirige les cuisines du Club Chasse et Pêche depuis 2011.

«Des produits de qualité, ça donne de bons résultats. Pour la viande, aussi bien se payer la traite et aller dans une boucherie et demander conseil. Les bouchers sont toujours ravis de donner un coup de main.»

Il faut aussi être organisé, préparer son coup. «Si tu pars sur un coup de tête avec une recette composée, tu vas le regretter, met en garde Jérémie Marcille, du restaurant Dur à cuire, à Longueuil. Il ne faut donc pas courir pour acheter ses trucs, il faut s'assurer d'avoir tout ce qu'il faut. Si tu suis les recommandations, il n'y aura pas de problème. Et au fond, moins tu passes de temps en cuisine, plus tu vas en avoir pour faire d'autres choses qui ont rapport à la Saint-Valentin...»

Mélanie Blouin abonde dans le même sens: «Il faut prendre la journée pour planifier sa recette, ne pas prévoir d'autres occupations, recommande-t-elle. On peut, par exemple, préparer les légumes d'avance, de façon à avoir un minimum de choses à faire avant le service. Et on peut aussi se verser un petit verre de vin pendant que l'on prépare la bouffe!»

Aautre élément crucial: l'assaisonnement. «Un plat complexe peut être raté simplement parce qu'il n'y a pas assez de sel, soutient Jessica Mallette, à la barre du petit frère du Lawrence, dans le Mile End, depuis son ouverture, il y a un an. Il faut donc goûter et regoûter jusqu'à ce que ce soit parfait.» Il ne faut toutefois pas commettre l'erreur de masquer le goût des aliments. «On veut que la pièce de poisson ou de viande soit la véritable étoile du plat, recommande Jessica Mallette. Plusieurs vont utiliser des sauces quand la pièce n'est pas parfaite. Mais cela masque le goût, ce qui n'est pas souhaitable.»

Enfin, il faut penser à la présentation. «Pour la Saint-Valentin, il faut que ce soit joli, affirme Jérémie Marcille, qui a ouvert le Dur à cuire à Longueuil en octobre 2013. J'aime aussi la convivialité. Pour ma part, je trouve intéressant de ne pas préparer des assiettes léchées pour deux, mais plutôt un plateau où l'on peut piger dans le plat, quelque chose de pas trop formel. Même dans une casserole, ça peut être beau et ça enlève le côté guindé de l'affaire, ça favorise les rapprochements.»