Depuis quelques semaines, les saucissons de Pork Shop ne sont plus exclusifs à une quarantaine de petites épiceries et dépanneurs de bière. Les 280 supermarchés IGA de la province leur font maintenant une place dans leur comptoir de charcuteries. Présentation d'une petite entreprise montréalaise devenue (plus) grande.

L'aventure commence lorsqu'Yvan Ouellet, vice-président de la mise en marché des produits périssables chez Sobeys Québec, goûte aux saucissons secs de Pork Shop lors d'une dégustation tenue à l'agence Sid Lee. Il tombe sous le charme des deux « kids » - pour reprendre son expression - et de leurs charcuteries artisanales.

Les deux « kids » en question, ce sont Frédéric Daoust et Tommy Gosselin. Âgés respectivement de 24 et 26 ans, ils se sont rencontrés dans les cuisines de la Taverne Square Dominion. Comme bien des jeunes fonceurs, souvent allergiques à l'autorité, Frédéric et Tommy ont voulu lancer « leur propre truc ». Ç'aurait pu être un camion de cuisine de rue, mais l'appel du cochon a été plus fort.

Les jeunes diplômés de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, autodidactes de la charcuterie, avaient envie de proposer des saucissons bien québécois, avec des ingrédients comme le thé du Labrador, la bière locale, les épices à steak de Montréal, etc. Avec leur camarade charcutier Jean-Simon Petit (aujourd'hui chez Ça va barder), qui a aidé à créer les recettes, ils produisaient leur gamme de bâtons et de pepperettes à petite échelle dans leur atelier de Mirabel.

Il va sans dire que la signature d'une entente avec IGA a nécessité une sacrée réorganisation !

« Il a fallu trouver une usine montréalaise ayant des valeurs et une vision semblables aux nôtres pour produire nos saucissons. », explique Frédéric Daoust.

« On a dû tout ajuster, standardiser, mais on est restés fidèles à notre idée de base, soit de travailler uniquement avec de l'épaule de porc certifiée "bien-être animal", sans agents de remplissage - et donc sans gluten - avec de vrais ingrédients et non des essences. On est très contents des nouveaux produits ».

En effet, les cinq saucissons Pork Shop, présentés comme des personnages bien typés, ont du caractère à revendre. Il y a Saverio, l'immigrant italien porté sur les herbes, Jack, le bûcheron cueilleur de champignons, Leeroy, le pitmaster du Kentucky, Pepe, le Mexicain aux piments forts, et Lawrence, le Montréalais élevé au steak.

Un peu gadget, vous pensez ? Peut-être. Mais tout de même une belle manière de ratisser plus large côté saveurs et d'aborder les différentes influences culinaires du Québec. Pourquoi le saucisson devrait-il être obligatoirement de type français ?

De plus, les nouvelles recettes plus « punchées » de Pork Shop sont intéressantes non seulement sur une planche de charcuteries, mais aussi pour cuisiner, dans les oeufs, les soupes, les salades, par exemple.

Jusqu'à Noël, les deux « kids » de Pork Shop parcourront le Québec, d'un IGA à l'autre, pour promouvoir leurs nouveautés. La quarantaine de plus petits points de vente qui ont donné sa chance à la jeune entreprise continueront quant à elles de recevoir les saucissons produits à plus petite échelle par Frédéric et Tommy.

Enfin, la récente inscription des charcuteries sur la liste des produits cancérogènes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne semble pas inquiéter les propriétaires de Pork Shop. « C'est pas stressant, des études le disent depuis longtemps, dit Frédéric Daoust. Moi-même, j'essaie de diminuer ma consommation de viandes dans mon alimentation de tous les jours, mais les charcuteries, de temps en temps pour un souper, c'est agréable. C'est comme pour tout, c'est bon avec modération. »

Consultez le site de Pork Shop 

GOURMAND - Porkshop. Frédéric Daoust et Tommy Gosselin. Photo Bob Beck, fournie par DesignSociety.

GOURMAND - Porkshop. Frédéric Daoust et Tommy Gosselin. Photo Bob Beck, fournie par DesignSociety.